La Nouvelle Calédonie importe de l’inflation. C’est qu’en effet, tout ce qui y est produit en matière notamment de grande consommation contient des intrants fabriqués à l’extérieur. Il s’agit par exemple des engrais et des équipements pour les agriculteurs, des matières premières pour les industries de transformation, ou, d’une manière générale, de l’énergie pour le secteur économique comme pour les ménages. Pour ce qui concerne les produits de consommation directement importés, la répercussion est automatique, et la hausse du coût du frêt vient impacter l’ensemble.
Si le prix des biens augmente, il en va de même pour les services eux-mêmes touchés par les hausses indiquées.
L’inflation constatée et prévue en métropole est un indicateur significatif. Pour le mois d’avril, elle a atteint 4,8%, son plus haut niveau depuis 1985 ! L’Insee a anticipé puisque l’institut prévoit une hausse moyenne de 5,4% au mois de mai, et de 6,3 au mois de juin. Sur une année, l’augmentation moyenne est de 7%. Elle devrait atteindre les 10% à la fin 2022.
En Nouvelle Calédonie, quel est le degré d’anticipation de notre inflation ? Les informations disponibles sont quasiment inexistantes. Le gouvernement envisage tout de même quelques mesures : primes, baisse des taxes sur le carburant ou encore bouclier prix dans la distribution alimentaire.
Pour le reste, il semble bien que la règle de l’à-peu-près soit de rigueur. L’anticipation … se fait attendre. Une chose est certaine : si les spécialistes prévoient une inflation de 10% pour l’année en métropole, la Calédonie ne fera pas mieux. Or 10% de perte de pouvoir d’achat, notamment pour les ménages aux revenus modestes et moyens, c’est considérable, et même sans précédent depuis des décennies. Cette épreuve à laquelle nous n’échapperons pas doit être traitée avec méthode, en concertation, et selon des mesures de prévision qu’il est possible d’établir. Mais il ne semble qu’en matière d’action et d’anticipation, … l’inflation, elle, est absente.