La Nouvelle Calédonie est entrée dans un nouveau cycle d’inflation qui était déjà en cours depuis la sortie progressive de la crise du Covid, et accéléré par le conflit en Ukraine. Le territoire importe la quasi-totalité de ses produits de consommation, de ses équipements, des matières premières nécessaires aux industries de transformation, et aux produits et engrais utilisés dans l’agriculture. Autant dire que les signaux d’alerte s’étaient déjà manifestés et que les dispositions pour atténuer la hausse du coût de la vie auraient dues être préparées depuis quelques mois.
Les mesures annoncées sont classiques. Le carburant augmente, la Nouvelle Calédonie va diminuer ses taxes et demander aux pétroliers de rogner leur marge, déjà sérieusement érodée par les crises précédentes.
La TGC sur les carburants va être ramenée à zéro. On ressort le Bouclier Qualité Prix, d’ailleurs toujours exposé dans les surfaces de vente, et on va plafonner le prix de quelques produits.
Les partenaires sociaux, consultés en fin avril, devraient également donner leur avis sur des mesures complémentaires. Quant aux ménages les plus modestes, ils devraient recevoir, via les provinces, des aides monétaires pour amortir l’augmentation du coût de l’électricité et celle de l’essence. Un dispositif inspiré de ceux déjà mis en œuvre en métropole.
Ce que ne dit pas le dispositif, c’est la plus-value de recettes fiscales générée par l’augmentation générale des coûts. Car l’inflation a ceci de particulier qu’elle profite aux finances des collectivités. C’est l’ensemble de ces plus-values qui devrait être redistribué, diminué des coûts supplémentaires supportés par ces collectivités en raison de l’inflation.
Inévitablement, l’atténuation de l’augmentation générale des prix devra trouver un complément dans le pouvoir d’achat. En clair, l’augmentation des minima salariaux comme des catégories de salaires les plus impactés par la hausse des coûts devra rapidement arriver sur la table des négociations.
D’une manière générale, et compte tenu de la modestie de notre écosystème économique, financier et budgétaire, il est impératif de procéder à une analyse générale des moyens d’amortissement de l’inflation, de ceux concourant à l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages et à la mise en place des mesures de solidarité les plus pertinentes. La crise a ceci de salutaire qu’elle devrait conduire à la réforme d’un système largement passé à la loupe par l’Autorité de la Concurrence, mais jamais pris en compte par les pouvoirs publics. Le tout est ensuite de passer à l’action. A ce sujet, que devient la réforme de la gouvernance des régimes sociaux ?