DES CALÉDONIENS, FRANÇAIS LE 31 DU MOIS ?

Emmanuel Macron a réalisé le meilleur score en Nouvelle Calédonie, et un des meilleurs de la République avec 40,51%. Incontestablement, un bon point pour le territoire si le président sortant est réélu. Mais derrière ce chiffre, même redressé de l’abstention des électeurs indépendantistes, la réalité est moins flamboyante. Alors que le nombre d’inscrits n’a jamais été aussi important avec 219.000 citoyens appelés à voter, jamais la participation n’a été aussi faible. Si l’on compare ce résultat avec le choix des référendums, et le nombre de votants qui se sont alors rendus aux urnes, une question se pose : une grande partie des Calédoniens se proclamant attachés à la France ne l’est-elle que le 31 du mois ?

La différence est en effet d’autant plus saisissante que la série des trois consultations d’autodétermination vient de s’achever. Si l’on jette un coup d’œil aux scrutins présidentiels précédents, on constate une participation bien plus élevée : aux alentours de 50% en 2017, et même 61% au second tour de 2012.

Pourtant, l’élection du Chef de l’État est capitale pour la Nation. Le « Président de tous les Français » trouve sa légitimité dans le suffrage universel, tel que l’a voulu le général de Gaulle, fondateur de la Ve République. Adhérer à une nation, c’est partager ses valeurs et ses choix, et c’est aussi être conscient que celui ou celle qui la dirigera ces cinq prochaines années jouera un rôle essentiel dans le destin de la Nouvelle Calédonie.

L’on sait que les indépendantistes, eux, veulent se séparer de la France. Ceux qui sont de l’opinion contraire ont sorti des milliers de drapeaux tricolores ces dernières années. L’amour de la Nation, de la République, de ses Institutions ? 

« C’est la France qui paie, qui paie », dit une chanson très populaire sur le Caillou. Certes, elle ne paie pas tout, mais sans elle, la Calédonie serait en faillite financière, économique et sociale. Elle ne fait d’ailleurs pas que payer. Elle a fourni le meilleur vaccin aux Calédoniens pendant la crise du Covid. En pleine crise sanitaire elle-même, elle a permis à des volontaires de l’hexagone de prêter main forte aux équipes médicales calédoniennes. C’est tout ce qu’attendent probablement les abstentionnistes chaque fin de mois. Pour le reste …