L’Avenir en Confiance, rassemblement des Républicains Calédoniens, du Mouvement Populaire Calédonien et du Rassemblement/Les Républicains formé lors des élections provinciales de 2019 s’est scindé en deux entités : Les Loyalistes, regroupant deux ex-composantes de l’AEC rejointes par Générations NC de Nicola Metzdorf d’un côté, et le Rassemblement/Les Républicains et l’élu du Rassemblement National de l’autre.
Pour Les Loyalistes, le refus des LR à appeler au soutien d’Emmanuel Macron au second tour des élections présidentielles a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pour eux, le vase était déjà plein avec la candidature LR contre celle de Willy Gatuhau, pourtant candidat AEC aux dernières élections municipales à Païta, avec les péripéties du renouvellement de la présidence du congrès, puis avec la décision du Rassemblement de présenter les candidatures de Virginie Ruffenach et de Thierry Santa pour les prochaines législatives, « sans nous informer » a précisé Gil Brial, porte-parole des Loyalistes.
Du côté du Rassemblement, on rappelle la nécessité d’alors, visant à « mettre fin à la politique mortifère de Calédonie Ensemble », objectif ayant présidé à la constitution de l’AEC, tout en réfutant les arguments de politique nationale et de ce qu’il nomme « la pensée unique » d’une formation nationale.
Au total, les équilibres entre les indépendantistes et les autonomistes au congrès ne sont pas bouleversés. La « charnière » demeure entre les mains de l’Eveil Océanien. Restent évidemment les échéances à venir et leurs conséquences.
Le 24 avril prochain, selon qu’Emmanuel Macron ou Marine Le Pen accèdera à l’Elysée, la suite pèsera évidemment sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie et sur les relations entre les dirigeants de l’État et les partis politiques locaux.
Viendront ensuite les élections législatives pour lesquelles la concurrence sera plus vive entre les différentes forces politiques du territoire. Une chose est sûre au plan national : si l’Elysée ne peut compter sur sa propre majorité à l’Assemblée Nationale, les groupes susceptibles d’en constituer une sur chaque dossier présenté par le gouvernement de la République seront portés à faire entendre leurs exigences. Y compris à propos de la Nouvelle Calédonie.
Dans la foulée, chacun s’attend à une chute possible du gouvernement Mapou. Un enjeu de large discussion puisqu’aucun groupe du congrès ne peut emporter la majorité de l’Exécutif seul.
Puis viendra le temps d’activation de la période dite « de convergence, de discussion et de stabilité », exercice incontournable quel que soit le choix des Français le 24 avril prochain. Cette étape débouchera inévitablement sur un nouveau corps électoral. Et, quelles que soient les évolutions institutionnelles de la Nouvelle Calédonie, sur de nouvelles élections provinciales.