LE BOULEVERSEMENT POLITIQUE : L’ÉVEIL OCÉANIEN QUITTE LE GROUPE DE L’UNION CALÉDONIENNE AU CONGRÈS

Le discours violent de Daniel Goa au Congrès de Boyen fait quelques dégâts politiques. Le président de l’Union Calédonienne évoquait Poutine et la guerre en Ukraine, mais il a lui-même allumé quelques foyers brûlants en Calédonie. En tout cas, ses menaces à peine voilées à l’encontre de ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté wallisienne » a fait bondir le leader de l’Eveil Océanien.

Dans une lettre adressée au président du Congrès, Milakulo Tukumuli l’informe du retrait de l’Eveil Océanien du groupe UC-FLNKS-Nationalistes. 

Cette décision peut rompre, dans les faits, les majorités au Congrès et au gouvernement qui avaient été établies grâce aux voix de l’EO, baptisés pour la circonstance « faiseurs de rois ».

Trois questions viennent immédiatement à l’esprit : quels sont les textes, notamment fiscaux, qui seront adoptés par l’assemblée du territoire ? Quel sera l’équilibre au sein du gouvernement de Louis Mapou ? Combien de temps ce dernier pourra-t-il tenir sans majorité stable ?

Le résultat de l’élection présidentielle risque également de peser sur les équilibres. Alors que se préparera activement la suite de l’Accord de Nouméa, dès après les élections législatives, le pouvoir central ne restera probablement pas inerte. Et certains partis sont sensibles au rapport de force.

Dans l’immédiat, il se serait pas étonnant que les plus ultras des indépendantistes se manifestent durement contre la position adoptée par Milakulo Tukumuli. La déclaration de Daniel Goa montre à quel point la fraternité des « océaniens » est un exercice d’hypocrisie.

Au total, et près de 30 ans après l’expérience de l’Union Océanienne, l’Eveil Océanien risque de se retrouver à la case départ. Différence de taille, cependant, avec la situation de l’UO : le caractère charnière du parti dont les voix, au Congrès notamment, font la majorité.