TOURISME INTERNATIONAL CALÉDONIEN : LA GRANDE INCONNUE

En créant son agence d’attractivité, la province Sud s’engage résolument vers l’accompagnement au développement de son tourisme intérieur. Une aubaine et une chance pour les structures de moyenne et de petite taille. Dans ce domaine, il s’agit d’un effort sans précédent que l’hôtellerie de l’intérieur de la province, notamment, ainsi que les excursionnistes, vont apprécier.

Dans la nouvelle répartition des rôles, la promotion internationale dépend désormais du gouvernement. Une mission d’image, puisque le tourisme, en qualité d’activité économique, fait partie des compétences des provinces, et non de la Nouvelle Calédonie.

Quelle différence existe-t-il entre le tourisme dit « domestique », et le tourisme international ?

En termes de flux financiers, une différence de taille. Avec le tourisme intérieur, l’argent circule en circuit fermé. Le tourisme international, quant à lui, est considéré comme une « exportation à domicile ». C’est qu’en effet, les visiteurs viennent dépenser en Nouvelle Calédonie, l’argent acquis sur leur lieu de résidence. Un flux entrant lequel, aux belles époques du tourisme international, « rapportait » à l’économie du territoire près d’une trentaine de milliards de francs CFP, soit l’équivalent de 10 fois le montant des exportations de crevettes.

Pour ce qui est du développement aérien, si les « touristes locaux » empruntent la compagnie aérienne intérieure pour se rendre aux Iles Loyauté et à l’Ile des Pins, la seule capacité de développement de la compagnie aérienne internationale calédonienne réside dans le développement du tourisme international.

En termes d’emplois et de revenus indirects et induits, les volumes sont évidemment effectués par les grosses unités situées à Nouméa. Celles-ci ne peuvent être alimentées que par le tourisme international, les déplacements d’affaires, les congrès et séminaires internationaux.

Tourisme intérieur et tourisme international sont parfaitement compatibles. Leur complément dépend de la nature de la clientèle. On sait, par exemple, que la clientèle métropolitaine est fortement consommatrice de produits de l’intérieur et des Iles. Les Japonais, quant à eux, rêvent de l’Ile des Pins. Les Australiens apprécient la « french way of life » de Nouméa, à deux pas de chez eux. Les Néo-Zélandais ont davantage l’envie de la découverte, et sont moins sédentaires.

L’ajustement auquel il conviendra de procéder, lorsque les conditions de voyage seront revenues à la normale, sera donc celui du marketing et de la commercialisation. En matière de tourisme international, une destination ne peut être promue sans produit. Toutes les campagnes de promotion d’une destination sont d’ailleurs logiquement accompagnées de produits d’appel. Il conviendra donc de préciser l’articulation entre l’action de l’organisme de promotion, et celle orienté vers le produit, pour ce qui est de la province Sud. 

En 1990, un organisme unique interprovincial avait été créé et chargé à la fois de la promotion, du marketing et du soutien à la commercialisation. Le nouveau choix est d’éclater les actions. Restera donc à en assurer la cohérence. Fort heureusement, la situation sanitaire permet de donner du temps au temps dans une filière mise à mal, elle aussi, par le Covid.