C’est aujourd’hui le nouveau cauchemar des stratèges occidentaux. Imaginez un missile capable d’atteindre n’importe quel point du monde en une heure, de se déplacer dans les basses couches de l’atmosphère pour échapper aux détections radars et de manœuvrer en fin de course pour slalomer entre les défenses antimissiles et les déjouer… Réalité ou propagande ?
Si l’information de leur utilisation par les Russes en Ukraine est confirmée, il s’agit de la première utilisation, hors exercices, de cette nouvelle famille d’armes testée pour la première fois en 2018 par la Russie et qualifiée d’invincibles par Vladimir Poutine. Le Kinjal, son grand frère Avangard et son cousin maritime Zircon, sont censés se jouer des systèmes de défense antiaérienne et antimissiles classiques.
Davantage que leur vitesse, c’est l’imprévisibilité de leur trajectoire horizontale et leur capacité à changer de cap, en rebondissant sur l’atmosphère, qui les rendent difficiles, voire impossibles, à intercepter.
Les Russes mettent en avant trois types de missiles hypersoniques.
Le Zircon d’abord. D’une portée maximale d’environ 1000 kilomètres, il semble équiper les navires de surface et les sous-marins de la flotte russe.
Le missile hypersonique Kinjal, ensuite, est à destination de l’armée de l’air.
Enfin, les premiers missiles hypersoniques nouvelle génération Avangard, capable d’atteindre une vitesse de Mach 27 et de changer de cap et d’altitude, ont pour leur part été mis en service au sein de l’armée russe en décembre 2019. L’Avangard file selon Moscou à une vitesse de Mach 20 et est capable d’atteindre Mach 27, soit 27 fois la vitesse du son et plus de 33.000 kilomètres/heure ! Il est capable de changer de cap et d’altitude, le rendant «pratiquement invincible», affirme Vladimir Poutine.
Selon un expert militaire, le recours au Kinjal ne donne pas un avantage stratégique à la Russie en Ukraine, en revanche, l’effet psychologique est certain avec le déploiement par Moscou d’un de ses fleurons destructeurs. « Sur le fond, ça ne change pas le champ de bataille, mais c’est certain que cela a un effet sur le plan de la propagande psychologique, pour faire peur à tout le monde », dit-il.
La Corée du Nord a dit en développer et en avoir testé, tout comme la Chine, laquelle a surpris les Occidentaux avec l’essai d’un planeur hypersonique, capable de se déplacer à une vitesse supérieure à Mach 5 – soit plus de 6 000 km/h – qui a fait le tour de la Terre en orbite avant de descendre vers sa cible. Pour l’instant, les Etats Unis, eux, ne possèdent pas cette arme.
