Lundi soir à 21 heures, en plein journal télévisé de la plus importante chaîne russe, Marina Ovsyannikova a fait irruption sur le plateau en brandissant une pancarte dans le dos de la présentatrice. Le message, rédigé en deux langues, est sans ambiguïté : «Non à la guerre (en anglais). Arrêtez la guerre. Ne croyez pas à la propagande. On vous ment ici (en russe). Les Russes sont contre la guerre (en anglais)». Cet acte est considéré comme héroïque par les opposants à Poutine. Elle risque tout simplement de voir désormais sa vie détruite.
Marina Ovsyannikova, âgée de 44 ans, est née à Odessa, alors en URSS, d’une mère russe et d’un père ukrainien. Elle a étudié le journalisme à l’université d’État «Kouban» dans le sud de la Russie. Elle a été mariée à un réalisateur de la chaîne de télévision Russia Today dont elle est divorcée et a deux enfants.
Dans un premier temps condamnée à une amende de 30.000 roubles (30.000 FCFP environ), elle a été reconnue coupable d’avoir commis une «infraction administrative». Elle risque toutefois encore des poursuites au pénal passibles de lourdes peines de prison. Dans l’immédiat, elle a été libérée.
Mardi à la mi-journée, Emmanuel Macron a déclaré que la France était prête à lui offrir une «protection consulaire», soit à l’ambassade, soit en lui accordant l’asile.