LES INDÉPENDANTISTES DEVRAIENT PARTICIPER AUX LÉGISLATIVES

Exprimée dans le discours politique de Daniel Goa ce week end, l’Union Calédonienne est favorable à une participation aux élections législatives qui suivront les présidentielles d’avril prochain. Réunies également ce week end, les instances dirigeantes du Palika n’ont pas évoqué ce sujet.

Mais cette participation pourrait prendre corps avec deux objectifs majeurs : ressouder le camp indépendantiste d’une part, chercher une victoire électorale d’autre part.

Ressouder les troupes devient une réelle préoccupation pour les partis composant le FLNKS et leurs alliés. L’action violente pour imposer les vues de la province Nord dans la reprise de l’usine du Sud s’est soldée par un échec cuisant et laissé des traces dans les relations indépendantistes nord-sud. Le conflit pour la candidature à la présidence du gouvernement a constitué une vraie fracture entre l’UC et le Palika. Il s’en est fallu de peu pour que celle-ci se transforme en un problème durable, et l’élection de Roch Wamytan à la présidence de congrès a mis quelque baume sur les esprits meurtris. La gestion du gouvernement n’a guère arrangé les choses avec les oppositions des antivax dans la crise du Covid. Enfin, la stratégie de non participation au troisième référendum et ses motivations discutables ont suscité quelques incompréhensions chez de nombreux partisans du oui.

Cette fois, réunis autour d’un candidat paré à nouveau d’objectifs idéologiques serait de nature à recréer un collectif important.

Envisager une victoire ne relève pas, pour les indépendantistes, d’un vœu pieux. En 2012, au premier tour, Jean Pierre Djaïwe avait « cartonné » en recueillant 15.890 voix contre 14.470 à Philippe Gomes. En 2017, Louis Mapou avait réalisé un moindre score, mais devançait Philippe Gomes avec 11.262 voix contre 8.963.

Dans les deux cas, au deuxième tour, les candidats avaient réussi à mobiliser des réserves de voix. Cette deuxième séquence avait profité au candidat autonomiste.

En 2022, la situation électorale est-elle toujours la même ? Pas tout à fait. Son évolution s’est constatée dans les résultats du deuxième scrutin référendaire ainsi que lors des municipales de 2020. Elle pourrait être accentuée par le fait qu’en dépit des revendications utopiques des indépendantistes sur un quatrième référendum et une accession à la pleine souveraineté avant 2024, la peur d’une possible Calédonie devenant indépendante a reculé.

Jusqu’à présent, les élections se sont déroulées dans une atmosphère de crainte politique, rarement dans la perspective d’une société à construire, même si cette ambition était évidemment présente dans les programmes de campagne. Si les indépendantistes présentent un candidat rassembleur et nuancent leurs objectifs, des surprises pourraient jaillir des urnes.