Une déclaration qui ajoute aux tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie : Vladimir Poutine a ordonné dimanche aux chefs de ses armées de placer la force de dissuasion nucléaire russe en état d’alerte, en réponse à des déclarations selon lui agressives de pays membres de l’Otan et aux sanctions économiques contre Moscou.
Cette force dépend principalement du commandement des forces stratégiques (RVSN) chargé de la dissuasion nucléaire. Selon le Bulletin of the Atomic Scientists (un organisme de recherche américain), l’arsenal nucléaire russe comprend actuellement 4 477 têtes dont 1 588 sont opérationnelles. 812 sont installées sur des missiles balistiques, 576 sont embarquées dans des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et environ 200 peuvent être tirées à partir de bombardiers lourds. Le reste de cet arsenal a été mis en réserve mais il n’est pas démantelé.
Face à la menace du feu nucléaire, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a immédiatement dénoncé la conduite de Moscou. « C’est une rhétorique dangereuse. C’est une conduite qui est irresponsable », a-t-il déclaré sur la chaîne CNN. Les Etats-Unis ont dénoncé une escalade « inacceptable » par Moscou. Vladimir Poutine « fabrique des menaces qui n’existent pas », a commenté la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki, interrogée sur la question sur ABC. « Nous considérons cette annonce, cet ordre, comme une tentative de faire monter les enchères et d’accentuer la pression sur la délégation ukrainienne », a pour sa part commenté le ministre des Affaires étrangères, ukrainien Dmitro Kuleba lors d’un point de presse.
En attendant, l’armée rouge fait face à une résistance des Ukrainiens qu’elle n’attendait pas. Des négociations se sont ouvertes à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a d’ores et déjà prévenu que son pays ne « capitulera pas » face à Moscou alors que l’aide militaire européenne pour soutenir la résistance ukrainienne face à l’armée russe s’organise rapidement. « Nous allons écouter ce que la Russie veut nous dire. Nous y allons sans discussions préliminaires, sans accord préliminaire sur ce qui pourrait résulter des discussions », a-t-il déclaré.
Les pays européens ferment progressivement leurs espaces aériens aux avion détenus par des Russes. La France a annoncé s’associer à ces mesures, ainsi que l’a indiqué le ministre des transports. En réponse, la Russie fait de même pour certains pays de l’Europe et la Grande Bretagne. On se sait pas encore si ces interdictions auront pour conséquence d’affecter les vols Paris-Nouméa-Paris qui utilisent l’espace aérien russe.
