C’est la fin d’une longue période de paix en Europe. En déclenchant une guerre totale pour envahir l’Ukraine, Vladimir Poutine a accompli l’inenvisageable, pourtant annoncé depuis plusieurs semaines par les Américains.
Beaucoup, en France, évoquent la sinistre “Blietzkrieg”, et les longues files des familles qui fuyaient la guerre en 1940. Les réfugiés affluent déjà dans les pays européens limitrophes, en Pologne notamment.
Sur le plan militaire, la Russie a une «supériorité aérienne totale» en Ukraine et veut masser «une force écrasante» autour de la capitale Kiev, a affirmé jeudi un haut responsable du renseignement occidental. «Les défenses aériennes de l’Ukraine sont maintenant éliminées et ils n’ont plus de force aérienne pour se protéger. Les Russes vont chercher dans les prochaines heures à masser une force écrasante autour de la capitale et la défense revient désormais aux forces terrestres et à la résistance populaire», a expliqué ce responsable.

L’avancée des troupes russes semble inéluctable. L’objectif supposé de Poutine est d’installer un gouvernement ukrainien favorable à la Russie. Cela lui permettrait d’installer des missiles nucléaires face aux frontières des pays de l’Otan.
La Russie a affirmé jeudi qu’elle avait rempli «avec succès» tous les objectifs fixés au premier jour de son invasion de l’Ukraine, où les bombardements et affrontements ont fait des dizaines de morts, selon les autorités ukrainiennes. «Toutes les tâches assignées aux groupes de militaires des forces armées de la Fédération de Russie pour la journée ont été remplies avec succès», a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.
Dans sa folie, Poutine a menacé de ripostes nucléaires les pays qui aideraient militairement les forces ukrainiennes.
Les forces armées des pays de l’Otan ont été placées en état d’alerte et certaines unités vont faire mouvement pour renforcer les défenses des alliés sur le flanc Est afin de prévenir une action de Moscou après l’offensive lancée contre l’Ukraine.
Sa force de réaction de 40.000 soldats avec des moyens aériens et navals est en état d’alerte depuis plusieurs semaines, et l’Alliance a activé jeudi ses «plans de défense» pour déployer rapidement des troupes et des moyens «là où ils seront nécessaires», selon Jens Stoltenberg, son secrétaire général. «Il ne s’agit pas de provoquer, mais de prévenir un conflit», a averti le responsable norvégien.
La riposte occidentale sera essentiellement économique, ont indiqué aussi bien le président Biden que les responsables européens.
Le Royaume-Uni a imposé jeudi une nouvelle série de sanctions contre la Russie en rétorsion à l’invasion de l’Ukraine, interdisant la compagnie aérienne Aeroflot et ciblant le secteur bancaire, les exportations de technologies et cinq hommes d’affaires. «Poutine (…) ne pourra jamais se laver les mains du sang de l’Ukraine», a déclaré le premier ministre Boris Johnson en annonçant «le paquet de sanctions économiques le plus important et le plus sévère que la Russie ait jamais vu».
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a signifié jeudi à l’ambassadeur russe au Royaume-Uni Andreï Kéline que l’invasion russe en Ukraine faisait de Moscou un «paria» aux yeux du monde, lors d’une convocation houleuse. Selon les médias britanniques, la cheffe de la diplomatie britannique aurait même mis un terme à la rencontre lorsque que l’ambassadeur, convoqué par Liz Truss, a répété la «propagande» du Kremlin.