Il avait cet air malicieux qui laissait deviner son goût de l’humour. Un humour très particulier qui s’exprimait en chansons « bien de chez nous ». Un exercice assez unique pour cet enseignant apprécié de ses collègues comme de ses élèves qui, en catimini, se « poilaient » de ce prof qui chantait des poésies fin rigolotes.
François Ollivaud était d’abord un Calédonien altruiste, qui ne trahissait jamais la bienveillance qui l’habitait. Il était attentif au devenir de sa terre natale, connaissant aussi bien la Brousse que Nouméa et son agglomération. Une sacrée collection de brassages en tous genres, qui font la richesse, et parfois les clivages du « Caillou ».
Mais c’est la guitare et la poésie, toute entière dédiée à l’humour, qui l’ont rendu célèbre. Il avait su être familier, comme avec « Fifils » qu’il affectionnait, et surtout toucher les Calédoniens au cœur par ces récits « endémiques » qu’il mettait en musique.
Incontestablement, le Ver de Bancoule fait depuis longtemps partie des grands classiques locaux. Peut être le plus grand par son caractère populaire et transgénérationnel. Contrairement aux Kanak et aux Polynésiens, les Calédoniens ne possèdent que relativement peu de chansons populaires. Alors depuis des décennies, en Calédonie comme dans tous les pays où se sont provisoirement exilés les étudiants calédoniens, le Ver de Bancoule est devenu à la fois une chanson de ralliement et l’expression d’une identité.
Ainsi, François Ollivaud a caractérisé une société, et pour cette raison, survivra à sa disparition dans la mémoire collective. Bien plus que « chansonnier » ou « humoriste », il fait partie des grandes personnalités calédoniennes. Personne ne l’oubliera, et tout le monde le pleure.