COURS RECORD DU NICKEL DEPUIS 1O ANS

Le cours du nickel a gagné 7% depuis le début de l’année jusqu’à atteindre la semaine passée 22 131 dollars la tonne, soit son plus haut niveau depuis dix ans. Le minerai est soutenu par l’envolée de la demande liée aux véhicules électriques alors que la production des groupes miniers peine à suivre. Le nickel est en effet un composant indispensable à la production de batteries.

Le nickel a atteint ce niveau «en raison des craintes que l’Indonésie, le plus grand exportateur mondial, n’introduise des taxes sur le nickel brut afin de se concentrer sur le développement d’activités de raffinage plus rentables dans le pays», explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Les métaux rares comme le nickel sont essentiels pour les batteries des voitures électriques: il permettent de limiter leur taille. De nombreux constructeurs automobiles tentent ainsi de conclure des contrats d’approvisionnement à long terme afin de sécuriser leur approvisionnement en métaux de batterie.

«La décision de l’Indonésie, conjuguée à une forte demande pour la production de batteries de véhicules électriques, pourrait entraîner un important déficit de l’offre en 2022», poursuit Ole Hansen.

La demande en voitures électriques est en effet en forte hausse. Les ventes de véhicules dits «propres» (électriques, hybrides ou à hydrogène) ont pratiquement triplé l’an dernier en Chine, avec près de 3 millions de voitures vendues.

Le géant de la voiture électrique Tesla a annoncé mardi qu’il s’engageait à acheter 75’000 tonnes de concentré de nickel à Talon Metals, produit à partir du projet Tamarack Nickel dans le comté d’Aitkin, au Minnesota.

D’autres constructeurs automobiles cherchent également à sécuriser leur approvisionnement, comme Renault qui avait signé en octobre un important contrat avec le plus grand producteur européen de nickel, le Finlandais Terrafame dont un actionnaire majeur est Trafigura.

Résultat, les réserves de nickel disponibles s’amenuisent. «Les stocks des entrepôts du LME sont passés sous la barre des 100’000 tonnes et se trouvent à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans», relève Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 22’225 dollars vendredi vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), contre 20’734 dollars le vendredi précédent à la clôture.