SÉCURITÉ ROUTIÈRE : LA FAILLITE CALÉDONIENNE

Les accidents mortels qui s’accumulent dramatiquement sur nos routes depuis le début de l’année ont suscité la même réaction des autorités calédoniennes que lors des années précédentes : un communiqué … La situation de la sécurité routière illustre cruellement l’absence d’action des gouvernements successifs. Cela fait en effet des années que la Nouvelle Calédonie tient le haut du pavé dans le classement mondial des morts sur la route, sans qu’une quelconque politique sérieuse de prévention ait été mise en œuvre. Il avait même été question, un moment, d’un objectif de zéro décès sur notre réseau routier ! Dans ce domaine, le fameux Accord de Nouméa et les compétences dévolues à la Calédonie se soldent par un résultat pitoyable : la faillite de la sécurité routière.

OÙ SONT LES RADARS ?
Il existe encore un débat sur la prévention et la répression. Ici, le constat est qu’il n’existe … ni prévention, ni répression. L’expérience française, où l’accidentologie routière a remarquablement baissé, prouve que l’action accompagnée de mesures pertinentes peut être salvatrice pour les automobilistes. Pourquoi une décrue ne serait-elle pas possible sur le territoire ?

Simple : ce serait une perspective à condition que cesse l’immobilisme et l’absence de mesures concrètes.

Chacun se souvient de l’épisode du changement obligatoire des plaques minéralogiques. Il fallait, d’urgence passer aux plaques noir et blanc afin de rendre possible l’identification des véhicules par des radars. Les garages furent débordés. Les autorités accordèrent un délai supplémentaire pour que les automobilistes puissent d’urgence se mettre en règle.

L’intention était louable, et il s’agissait, enfin, d’un plan concret. Mais comme beaucoup de projets comme le doublement de la voie Paita-Tontouta, il a été fait à moitié.

Les voitures arborent leurs plaques noir et blanc depuis longtemps, mais les radars n’ont pas été commandés !

Pourtant, en métropole, l’installation des radars sur les autoroutes, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur, avait immédiatement produit des effets salutaires.

LES CONTRÔLES RADAR NE SONT PAS TOUT. MAIS LE RESTE ?
Il va de soi que le contrôle de la vitesse au moyen de radars ne peut être le moyen unique de faire baisser le nombre d’accidents mortels sur les routes. La prévention, l’éducation doivent reprendre leur place. Le tissu associatif doit être soutenu. Les écoles peuvent jouer un rôle majeur dans les années futures.

La qualité du réseau routier, tout comme le contrôle de l’état des véhicules … et de leurs conducteurs, sont d’une importance majeure. Sur le tronçon hyperfréquenté entre Nouméa et Bourail, non seulement le doublement de la voie Paita-Tontouta demeure une légende urbaine, mais aucun effort nouveau de réalisation de tronçons de dépassement n’a été conduit depuis des années.

La rétention des véhicules dangereux, véritables engins de mort, a-t-elle progressé ? Des parcs de rétention ont-ils été construits en brousse ?

En clair, le constat est l’incapacité des responsables locaux à assumer cette responsabilité qui leur incombe au nom de l’autonomie. Espérons que la seule initiative ne soit pas l’instauration d’un permis à point, dont le seul effet serait d’emmerder les automobilistes, notamment de l’agglomération, et dont se fichent éperdument les chauffards …