Voila une réalité dont le Comité de décolonisation des Nations Unies pourrait nourrir ses réflexions : en Nouvelle Calédonie, le gouvernement, le « parlement » local, la majorité des provinces, la majorité des communes, le Sénat coutumier, et depuis hier, le Conseil Economique, social et environnemental sont présidés par un indépendantiste. Et, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, par trois fois et à l’issue d’un processus dont le respect des principes de liberté et de démocratie a été constaté par des observateurs de l’Onu, les « populations intéressées » ont choisi de demeurer au sein de la République française.
Difficile, dans ces conditions, d’affirmer que le territoire demeure soumis à un régime colonial …
L’autre conclusion que les commentateurs institutionnels pourront tirer, est, en revanche, que le pays légal ne reflète pas la réalité du pays réel. En l’espèce, l’expression démocratique par les urnes, et au suffrage universel, est davantage un critère que des élections à des fonctions institutionnelles.
On a vu, pour ces dernières, le jeu des alliances et des calculs, et le caractère relatif des majorités. Rien d’illégal à tout cela, sauf que la situation rend évidente l’exigence de remettre le système institutionnel calédonien en cohérence avec la démographie et le Droit.
L’élection du président du Cese a, pour sa part, montré une nouvelle fluctuation possible des majorités. Entre le premier et le second tour, plusieurs membres du Conseil … ont changé de camp. De quoi s’interroger sur la sincérité des avis qui y seront désormais exprimés.
