
Alors que la Polynésie a enregistré ses premiers cas de Omicron, l’épidémie flambe à nouveau en Australie. En cause, la contagiosité du mutant dont les modifications de la protéine Spike -celle qui permet au virus de pénétrer dans les cellules, et qui, justement, peut être éliminée par les vaccins Arn- peuvent déjouer les défenses immunitaires renforcées par les vaccins.
La nouvelle souche a été nommée B.11.529 et affectée du nom de Omicron de l’alphabet grec. Les informations, notamment données par l’Imperial College de Londres, et recueillies en Angleterre où l’infection par Omicron fait rage, sont plutôt inquiétantes.
Les experts disent qu’il s’agit de la « pire variante qu’ils aient jamais vue » et sont alarmés par le nombre de mutations qu’il porte. Ces mutations ont boosté la contagiosité du virus. De surcroît, « en contrôlant le statut vaccinal, l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le statut asymptomatique, la région et la date de l’échantillon, Omicron était associé à un risque de réinfection 5,4 fois plus élevé que Delta« , a ajouté une étude, datée du 16 décembre.

Omicron peut se répliquer plus rapidement
et la modification de sa protéine de membrane le rend plus contagieux
En clair, le risque de propagation de la maladie est de 3 à 5 fois supérieur au Delta, et Omicron peut également réinfecter des personnes ayant déjà été infectées, avec un risque 5,4 plus élevé que Delta.
Il faut toutefois tempérer ces premières estimations. « Les conclusions tirées sont basées sur des hypothèses concernant Omicron pour lesquelles nous ne disposons toujours pas de données suffisantes », a déclaré le Dr Dix, ancien président du groupe de travail britannique sur les vaccins.
En attendant, l’Australie s’affole. Bien que 90 % de la population australienne de plus de 16 ans soit entièrement vaccinée, la nouvelle variante parvient à se propager en nombre record, avec un chiffre de 4 000 cas par jour à l’échelle nationale, et qui monte en flèche. La propagation d’Omicron va perturber les fêtes de Noël. De longues attentes sont observées pour les résultats des tests, ruinant les projets de vacances pour de nombreux Australiens. Si dans le New South Wales, le Premier ministre a refusé de rétablir des restrictions, d’autres Etats, comme le Queensland et la Tasmanie imposent à nouveau le port du masque en intérieur.
En Nouvelle Calédonie, des mesures d’allègement viennent d’être prises par le gouvernement Mapou et l’Etat. Le port du masque en plein air n’est plus obligatoire et le couvre-feu a été levé. Mais désormais, chacun sait que l’arrivée du terrifiant mutant est inéluctable, s’il n’est déjà présent …
Sa circulation aurait trois conséquences : une infection potentiellement rapide des non vaccinés encore nombreux, entraînant de nouveau un engorgement des services hospitaliers, une possible réinfection des personnes ayant déjà contracté la maladie, et une infection possible des personnes vaccinées. Dans ces deux derniers cas, les symptômes devraient être légers, et éviter aux malades atteints, une forme grave du Covid, et même une hospitalisation.
Dans l’hypothèse d’une introduction d’Omicron en Calédonie, la question qui se pose est celle du maintien des mesures de libéralisation adoptées, ou à l’inverse, un retour aux restrictions. La réponse sera sans nul doute contenue dans l’étendue et le niveau de gravité de cette éventuelle nouvelle vague.