Pour cette fois, Sébastien Lecornu est d’accord avec les indépendantistes. “Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation” estime-t-il, ajoutant que les indépendantistes sont d’avis “qu’il faut attendre le début du prochain quinquennat. C’est un calendrier qui me convient”.
Mais le ministre des Outre mer est également un fin politique. Il sait qu’entretemps, les responsables indépendantistes auront régler des problèmes urgents, bien loin des déclarations intempestives et des incantations. C’est qu’en effet, Louis Mapou préside le gouvernement, Rock Wamytan préside le Congrès, on dit que Jean-Louis d’Anglebermes présidera le Conseil Economique et Social. Tous devront mettre la main à la pâte pour présenter un projet de budget 2022 … dont l’impasse actuelle se situe entre 40 et 50 milliards FCFP !
Paul Neaoutyne, quant lui, préside la province Nord. Or l’usine de KNS se trouve en situation délicate. Son actionnaire minoritaire, mais qui comble en totalité les déficits nécessaires au fonctionnement, va probablement prendre du recul, pour dire les choses avec délicatesse. Quid de l’avenir de cette entreprise, immense au regard de son importance politique et économique pour la province Nord, d’abord, pour la Nouvelle Calédonie, ensuite ? Vient s’ajouter à cette préoccupation celle de la SLN, toujours au bord du gouffre.
Il s’agit enfin de la crise sanitaire. Le variant Omicron a déferlé en Grande Bretagne et au Danemark. 130 cas ont été recensés en France. Qui peut croire un instant que la Nouvelle Calédonie sera épargnée par une nouvelle vague de Covid ? Or, pour l’heure, le paiement des salaires des personnels de santé n’est pas assuré pour janvier, et il faudra bien des nouvelles doses de vaccins, peut être des médicaments, et même de nouveaux renforts sanitaires …
En clair, et quelle que soit la présidence de la République, les indépendantistes devront d’abord porter leur bilan local au seuil des discussions sur “l’après référendum”. Encore leur faudra-t-il d’ailleurs éviter que pour la deuxième fois consécutive, le représentant de l’Etat ne soit dans l’obligation d’arrêter d’autorité le budget de la Nouvelle-Calédonie, faute pour les dirigeants indépendantistes, d’en avoir été capables …
LES DISCUSSIONS SUR L’AVENIR DE LA CALÉDONIE AURONT LIEU APRÈS LES PRÉSIDENTIELLES
