Avec la disparition de Roger Kaddour, une partie de l’histoire calédonienne s’en est allée. On connaît la part de lumière de cet infatigable défenseur du sport. Il nourrissait, pour la Nouvelle Calédonie, des ambitions qu’il mena à leur terme, en dépit des obstacles, des difficultés, et des critiques. La réalisation du stade portant le nom de son complice de toujours, en témoigne.
Cependant, pour le territoire, et surtout pour « ses » sportifs, il est allé bien au delà. Sa créativité, son esprit d’entreprise ne se sont pas limités à la structuration du sport local. Il a su hisser le défi au niveau régional, et porter avec d’autres pionniers du Pacifique, la création des Jeux de notre océan.
Pour le reste, Roger Kaddour préférait la discrétion. André Caillard, avec qui il manifesta son talent d’entrepreneur calédonien, avait choisi pour un temps, la politique, et ses projecteurs. Son associé, lui, trouvait des joies dans sa passion pour les chevaux, les victoires sur des hippodromes. Les grands. Il aimait aussi la chaleur et la complicité de ses amis, celles de ses études, celles de longue date. Et de se retrouver avec eux dans ce qui s’appela alors, le KCR.
Dire du bien de Roger Kaddour est presqu’un lieu commun, tant l’homme était estimable. A sa manière, au travers du sport, melting pot calédonien où la valeur de l’athlète n’est liée, ni avec la couleur de sa peau, ni avec son rang social, au travers de son esprit d’entrepreneur économique, au travers de ses fidélités en amitiés, au travers de son constant respect des autres, il était, en quelque sorte, un Accords de Matignon-Accord de Nouméa à lui tout seul.
Des hommes de cette fibre, de cette trempe, ne sont pas légion ici. Roger Kaddour manque déjà aux Calédoniens.
GB