Tout ça, c’est la faute à l’Etat. Ainsi pourrait être résumée la stratégie indépendantiste fondée sur la victimisation constante, tout en réclamant le concours de l’Etat pour équilibrer les comptes des collectivités que le FLNKS dirige, ou pour protéger les populations lorsque resurgissent les conflits tribaux à Maré, à Belep, à Hienghène ou encore à Kaala-Gomen.
Le FLNKS a demandé l’organisation du troisième référendum, mais se dit victime de la fixation de la date. Que ne l’a-t-il alors demandé en milieu d’année pour s’assurer qu’il aurait forcément lieu en 2022 ! Pour cette précipitation, il doit d’abord s’en prendre à ses conseillers …
Pour ce qui concerne la décision « unilatérale », celle de l’Etat pour fixer la fameuse date, elle est prévue par la loi Organique. Le FLNKS omet simplement de rappeler que la date doit être fixé par le Congrès, mais qu’en cas de carence, c’est le gouvernement de la République qui doit en décider. Vous avez dit carence ?
Ultime argument : l’Etat aurait pris parti en publiant le fameux document sur la conséquences du « oui » et du « non ». Mais l’Etat n’a fait que répondre aux demandes pressantes du FLNKS, en indiquant, dans la froideur obligée des règles juridiques, toutes les conséquences pour une Calédonie qui ne serait plus une collectivité de la République, mais un Etat souverain.
Quelqu’un aurait-il nourri les leaders indépendantistes de cette illusion que la Nouvelle Calédonie pourrait devenir indépendante, mais qu’elle pourrait, chaque année, passer au guichet du ministère des Finances pour encaisser un chèque de 178 milliards de francs CFP, ou son équivalent ?
Dans cette affaire, la victime semble bien effectivement le FLNKS, mais victime de ses propres évaluations, et de ses propres erreurs de calcul. Problème : comment l’expliquer aux militants ?
