AIRCAL ENTRE POLITIQUE ET COUTUME

La compagnie Air Calédonie est interdite d’atterrissage à Lifou et Maré jusqu’au 14 novembre prochain. Cette suspension des vols résulte-t-elle de raisons techniques ou climatiques ? Dans la presse, la seule émergence d’information a été celle d’une opposition des autorités coutumières sur fond de crise sanitaire. Plus récemment, on se souvient que le PDG de la compagnie avait été élu au gouvernement sur la liste portée par l’Union Calédonienne, puis avait démissionné suite à la désignation de Louis Mapou. La compagnie serait-elle frappée d’ostracisme pour des causes qui n’ont rien à voir avec sa capacité à desservir les deux Iles Loyauté ? Depuis des mois, les décisions erratiques la concernant, mêlant coutume et décision motivée par le Covid sans qu’un avis médical ait été avancé, plombe les comptes de l’entreprise publique. Il sera probablement fait appel une nouvelle fois au contribuable dans un affaire qui, elle, mériterait une enquête de l’assemblée qui vote les impôts des Calédoniens.

Des semaines de chiffres d’affaires perdus ne sont pas anodins pour une société dont les finances ont déjà été terriblement affectées par la crise du Covid. Mais Lifou et Maré ne sont pas pour autant isolés : la compagnie Air Loyauté, contrôlée par la province des Iles, effectuerait toutes les rotations requises à la barbe du transporteur territorial ! Deux poids, deux mesures ?

Si cette information était avérée, quelques questionnements seraient alors justifiés : Air Calédonie n’est-elle pas tout simplement victime d’un genre de règlement de comptes ? Il serait, en tout cas, salutaire que le contribuable sache davantage combien tout cela coûte, et quelles sont les destinations … de ses impôts.

Dans cette affaire, d’ailleurs, le contribuable calédonien n’est pas le seul concerné : il est fait, sans cesse ces temps-ci, appel à l’aide de l’Etat. Mais « l’aide de l’Etat » se traduit tout autant pour des dépenses financées par des contribuables, en l’espèce, métropolitains. Comme dit la chanson : « c’est (aussi) la France qui paie, qui paie … »