
Rien à voir, évidemment, avec le dispositif Barkhane au Mali où 5000 militaires sont déployés. Les renforts d’appui aux effectifs et équipements en Calédonie visent à garantir la sérénité du scrutin du 12 décembre, tout en apportant un supplément de sécurité aux populations calédoniennes. Mais en faisant monter à près de 5000 personnels les forces de sécurité intérieure et extérieures en Nouvelle Calédonie, la France montre aussi ses capacités de projection à l’autre bout du monde, dans un espace géopolitique devenu l’enjeu du troisième millénaire.
2000 PERSONNELS ET DE NOUVEAUX ÉQUIPEMENTS EN RENFORT
Ce sont donc 1200 gendarmes, 250 militaires et une centaine de policiers qui vont venir renforcer leurs collègues de Nouvelle Calédonie, avant, pendant et après la troisième consultation des Calédoniens le 12 décembre prochain.
Ils seront appuyés par l’arrivée de 30 blindés, de deux hélicoptères Puma, d’un Casa et du patrouilleur Le Bougainville en provenance de Polynésie.
130 véhicules seront acquis pour développer la mobilité des forces de sécurité intérieure. Un cellule de cyber-sécurité, baptisée Viginum, entrera en activité pour surveiller et intervenir en cas d’activités délictuelles sur les réseaux sociaux.
Ces effectifs viendront donc renforcer ceux déjà en place, soit, selon le rapport de l’Etat en 2019, quelques 1690 militaires, 885 gendarmes, et 580 personnels de la Police Nationale.
DES MISSIONS DE SÉCURITÉ ET DE SERVICE PUBLIC
Ces renforts vont également permettre des opérations plus intenses pour lutter contre la délinquance. Ce sont deux types de délinquance qui sont visés : celle apportant des risques sur les routes calédoniennes, et la délinquance au quotidien comprenant aussi bien les vols, les cambriolages que les différentes formes de violence.
UNE CAPACITÉ DE PROJECTION UNIQUE EN EUROPE
En projetant ces forces à 22.000 kilomètres, la France souligne dans les faits qu’elle est le seul des pays de l’Europe à détenir cette capacité. Elle utilise les moyens civils existants, lesquels constituent en l’espèce, des moyens stratégiques pour la réalisation de telles opérations.
Les renforts venus de Polynésie soulignent que des capacités sont mobilisables dans la zone, qu’il s’agisse de l’Ouest du Pacifique ou de l’Est.
Alors que l’affaire des sous-marins a mis en lumière le transfert des enjeux majeurs géopolitiques dans la région Asie-Pacifique pour ce début du troisième millénaire, la France montre opportunément que, tout en respectant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, elle est un acteur important et présent dans cette zone.