BUDGET, RUAMM, RÉMUNÉRATION DES SOIGNANTS : LES AUTRES ÉCHÉANCES CALÉDONIENNES

Alors que l’attention des Calédoniens est actuellement centrée sur la date du référendum ainsi que sur l’appel du FLNKS à la non-participation, toutes les autres échéances, auxquelles doit répondre la majorité indépendantiste au Congrès et au gouvernement, se profilent, inexorablement.

La première est le dépôt du projet de budget calédonien dont le 15 novembre est la date limite fixée par la loi organique. Certes, le non respect de cette date ne génère pas de sanction particulière, et l’on peut se souvenir que le budget 2021 a déjà été adopté par le Haut Commissaire après avis de la Chambre des Comptes. Les indépendantistes, qui avaient en leur temps, dénoncé ce retard, feront-ils mieux ? Sera-t-il précédé de la fameuse Déclaration de Politique Générale du président de l’Exécutif ?

Il faut savoir, en outre, que l’absence de vote du budget, entraîne des conséquences concrètes pour la vie économique, sociale et administrative du pays. Douzièmes provisoires dès janvier 2022, gel des budgets d’investissements, gel des interventions de la Nouvelle Calédonie, incidences sur les budgets des communes, c’est une crise qui viendrait s’ajouter aux crises existantes.

Le Ruamm en fait partie. Sa situation virtuelle de faillite est comme un cancer : une maladie qui se développe silencieusement jusqu’à émerger alors qu’il est peut être trop tard pour la soigner. La plus grande catastrophe des régimes sociaux calédoniens va peut être éclater avant la fin de cette année.

Reste le salaire des personnels hospitaliers, dans la casserole de lait sur le feu. Le raclage des fonds de tiroirs à l’OPT, au Port Autonome et dans le Fonds nickel a autorisé un répit jusqu’à la fin novembre. La ponction effectuée sur les fonds des Mutuelles va alimenter la perfusion grâce à laquelle la Calédonie survit encore. Mais après ? Comment payer les salaires à partir du mois de décembre ?

Les indépendantistes sont au pouvoir depuis 9 mois. Tous les habitants du territoire observent leur capacité à gérer un pays. Ils ont de plus en plus le sentiment que la procrastination est devenue une méthode. La demande de report de la consultation sur l’avenir institutionnel en fait partie. Fondée sur une prétendue impossibilité de mener une campagne électorale suffisante, elle occulte le fait que la dite campagne dure … depuis 3 ans.

« Reculer pour mieux sauter » pourrait être érigée en nouvelle devise. Mais pour sauter où ?