QUELS CONTRIBUABLES PAIENT LES INCARTADES DES ILES LOYAUTÉ ?

Nous l’avons plusieurs fois écrit : contrairement à certaines croyances en Calédonie, l’argent ne pousse pas sur des arbres. Alors, s’il ne pousse pas sur les arbres, d’où vient-il ? « Y’a qu’à la prendre là où qu’elle est », avait déclaré en son temps un élu … Les contribuables, eux, connaissent la réponse : qu’ils soient ici, ou qu’ils soient en métropole, ils savent que c’est dans leur poche !
LES ILES LOYAUTÉ ONT BIEN DE LA CHANCE
Selon une étude sur la localisation des contributions fiscales aux budgets publics, laquelle semble toujours d’actualité, ce sont les contribuables de la province sud qui sont en tête. Pratiquement 90% des impôts alimentant les dépenses publiques viendraient de leur poche, célibataires, ménages, travailleurs indépendants, libéraux et entrepreneurs. Ce chiffre serait de 6 à 8% % pour le Nord, et de l’ordre de 2% pour les Iles. En clair, louable effort de solidarité, ce sont essentiellement les contribuables de la Grande Terre qui financeraient les dépenses des Loyauté.

Ils ne sont pas les seuls. Les contribuables métropolitains y apportent une part importante, tant il est vrai que si la chanson dit « c’est la France qui paie« , la réalité est que ce sont les contribuables français qui le font. Les zoreilles, comme disent … affectueusement de nombreux Calédoniens. Hé oui : les aides aux communes et aux provinces, les gendarmeries, les collèges, les lycées, les défiscalisations -en réalité des subventions- ou encore certaines bourses sont des dépenses qui viennent de la poche des Parisiens, des Bordelais, des Marseillais et autres « cochons de payants » de l’hexagone.

Au total, les Loyaltiens ont bien de la chance de recevoir autant de subsides des contribuables extérieurs aux Iles. Solidarité.

TOUT A UN COÛT
Lorsqu’il s’agit d’argent public, il se produit, en général, une sorte de déconnexion entre l’origine de ces fonds, et le caractère impersonnel de la dépense public. En clair, on oublie, en général, que les budgets de la Nouvelle Calédonie, des provinces, des communes, des établissements publics viennent de la poche des contribuables, et à une moindre échelle, de celle des usagers.

Mais ce sentiment est pire dans le cas de services publics. Or, tout à un prix, et tout a un coût. Un avion qui ne décolle pas avec des passagers, cela à un coût, celui d’une recette annulée. Une personne non vaccinée, qui, malade du Covid, va se trouver en réanimation, est une situation dramatique. Mais la journée de réanimation, avec l’intervention des soignants, l’administration de médicaments et d’oxygène, a également un coût : aux alentours de … 400.000 FCFP par jour. Un coût auquel il faut ajouter celui des transports, parfois aériens, et souvent avec des conséquences de santé qui provoqueront des prises en charge pendant tout ou partie de leur vie. Des personnes expulsées, comme à Roh, et pour la plupart hébergées à Nouméa génèrent des coûts qui devront être assurés. Celui des transports, des hébergements, des aides sociales, des éventuelles réinsertions.

Derrière tous ces coûts, il y a le contribuable, son travail, ses revenus amputés de l’impôt. Lui aussi mériterait un minimum de respect.