
Après l’avoir demandé en début d’année, et dès l’ouverture de cette possibilité, le FLNKS a décidé de prôner la « non participation » au référendum s’il se déroule le 12 décembre prochain. Dans un communiqué daté du 20 octobre et signé par Jean Creugnet, secrétaire général de l’UPM, le Front « demande au camp du Oui de s’inscrire dans une démarche de non-participation à la campagne électorale de la consultation dont la date serait maintenue au 12 décembre 2021 ». Très logiquement, après cet appel, il demande, comme en juin dernier, que ce scrutin soit reporté après les élections nationales.
Le FLNKS, dans cette prise de position, n’évoque nullement la situation sanitaire de la Nouvelle Calédonie. Il met en avant la privation des Calédoniens « d’une consultation qui devrait de dérouler avec au préalable une campagne électorale équitable« . Bizarre.
C’est qu’en effet, s’agissant de la campagne électorale, l’argument est bancal : cette troisième consultation se déroule dans les mêmes conditions que les deux précédentes, avec la même question posée aux électeurs, et les mêmes possibilités de réponses. Rien n’a changé, à part les précisions apportées par l’Etat dans son document sur les conséquences du Oui et du Non. Des conséquences qui ne devraient pas être surprenantes pour le FLNKS qui prépare son projet d’indépendance depuis … 1975 ! C’est en effet, à cette date, que l’Union Multiraciale, d’abord, puis un collectif regroupant l’Union Calédonienne, l’Union Multiraciale, et les groupes de pression dont certains ont donné naissance au Palika, ont officiellement proclamé la demande d’indépendance de la Nouvelle Calédonie.
L’argument, à l’évidence, ne tient guère. De surcroît, la campagne électorale pour les référendums dure depuis 3 ans, et celle du FLNKS, depuis … 46 ans.
Quant aux conditions sanitaires, le Front ne les évoque pas. Il est vrai que les indicateurs sont à la baisse, et il est probable que le Covid ne sera plus, le 12 décembre, de nature à empêcher le déroulement quasi normal des opérations électorales.
Autre intervention : celle de l’ambassadeur de Papouasie à l’Onu, qui, lui, met en avant les contraintes sanitaires en Nouvelle Calédonie, et demande « respectueusement à la France » de reporter le référendum. Mais il est vrai que la Papouasie, en matière de démocratie, comme dans celle de la transparence sur sa lutte contre la pandémie, n’est guère en mesure de donner de leçons qu’à elle-même …
