
Sous la plume d’Isabelle Merle, historienne spécialiste de colonisation, -et dont le premier livre, édité en 1995, « Expériences coloniales. La Nouvelle-Calédonie, 1853-1920 », fut consacré à la Calédonie comme l’indique son intitulé-, le journal Libération consacre un long article sur la Nouvelle Calédonie.
En fait, l’historienne donne son avis sur le référendum en Nouvelle Calédonie, et sur la position du gouvernement français face à l’éventuel maintien de la date du 12 décembre dans le contexte de la crise sanitaire que traverse actuellement le territoire.
Trois points émergent de cet article : d’abord, dans ce le contexte actuel, la campagne sera « précipitée et abimée », ensuite, si le « non » l’emporte, « on peut s’inquiéter de l’avenir du pays et des risques pour la paix civile », et enfin, « l’Etat français n’a-t-il pas tout intérêt à défendre un projet d’association ? ».
Sur le référendum, il aurait été pertinent de souligner qu’il s’agit … de la troisième consultation consécutive sur le même thème, avec la même question posée aux électeurs ! Le seul fait nouveau, dans la campagne, est le document de l’Etat. Mais ce document n’apporte pas d’informations nouvelles : il ne fait que confirmer les conséquences pour la Nouvelle Calédonie, d’une séparation d’avec la France sur la nationalité, les relations financières, économiques, éducatives, ainsi que sur les relations d’un Etat indépendant avec les autres territoires français du Pacifique et avec la France.
Sur les risques éventuels « pour la paix civile » en cas de victoire du « non », que n’y a-t-on pensé en 1998, lors de l’écriture de l’Accord de Nouméa prévoyant … 3 référendums, et donc 3 victoires potentielles du « non » ?
Quant au « projet d’association », déjà proposé en1985 par Edgar Pisani avec les conséquences que connaît l’historienne, il est tout, sauf un projet « innovant » pour la Nouvelle Calédonie. En cas de victoire du « non », une recherche sur un lien renouvelé avec la France s’imposera. Mais après les différentes solutions, réfléchies et pour certaines mises en place depuis quarante ans, ne serait-il pas temps d’innover vraiment, y compris dans le camp de la gauche française ?