Le 2 septembre dernier, le porte parole du gouvernement Mapou balayait d’un revers de main l’hypothèse d’une aide de l’Etat pour équilibrer les besoins budgétaires de la Nouvelle Calédonie.
“Ecarté, le prêt de 25 milliards envisagé sous le gouvernement Santa, pour apurer la dette des régimes sociaux et les sauver. C’est du moins ce qu’a confirmé un porte-parole du gouvernement Mapou, ce jeudi 2 septembre, alors que l’exécutif venait de tenir sa séance collégiale hebdomadaire”. (NC1ère-2 septembre 2021)
Depuis, les fonds de tiroir ont été raclés pour assurer le paiement des salaires des personnels hospitaliers. Mais les caisses sont vides, ou presque. Pourtant, les dépenses budgétaires ne cessent de croître pour répondre à la crise sanitaire, et de nouvelles prises charge sont annoncées pour l’économie. Et puis se profilent à nouveau les dépenses pour assurer pour le fonctionnement normal de la santé en fin d’année.
Pendant ce temps, le déficit du Ruamm continue de se creuser, et la dette de 34 milliards demeure intacte. De nombreux fournisseurs du secteur public et de la Cafa sont en attente de paiement, ceux du Médipôle ont des créances totalisant plusieurs milliards depuis de nombreux mois.
Le nouvelle gouvernance indépendantiste au gouvernement et au Congrès n’y change rien : l’argent ne pousse pas sur des arbres.
Visiblement, pourtant, la majorité indépendantiste souhaitait démontrer que d’ores et déjà, les affaires internes pouvaient se régler budgétairement sans une aide de “la puissance coloniale”. Un “économiste”, invité sur un plateau de télévision, avait même affirmé que les dépenses de la France pouvaient sans problème être compensées par un effort de la fiscalité locale et “un prêt du FMI”. Comme si tout cela était d’une facilité déconcertante pour un pays en quasi faillite.
La majorité, au gouvernement et au Congrès, arrivera-t-elle à boucler les besoins immédiats sans faire appel à un prêt garanti par la France, que l’ancien gouvernement avait déjà préparé ? La Polynésie a bénéficié d’une rallonge de 36 milliards, lors de la visite du président de la République en juillet dernier.
Mais tout n’est peut être pas joué. Durant la campagne, un intervenant de l’Union Calédonienne, aujourd’hui membre du gouvernement, évoquait des “ressources autres”, citant même des interventions possibles “des pays de la région”.
Pourquoi pas, après tout ? Ce sera peut être la surprise du chef. En attendant, les rémunérations des personnels médicaux ne sont pas réglées pour le mois de décembre. Et ce ne sont pas des soignants cubains qui sont venus nous prêter main forte.
