LA TRAGÉDIE POLYNÉSIENNE

54 nouveaux décès en 72 heures. Ce serait l’équivalent d’un avion transportant 54 passagers et membres d’équipage qui se serait écrasé. Avec une différence de taille : au rythme actuel, celà correspondrait à un tel accident tous les trois jours. Au moins.
C’est dire la tragédie que traverse la Polynésie en ce moment. L’hôpital de Papeete est saturé par les malades du Covid. Les autres pathologies ne peuvent plus y être soignées. Dans cette médecine de guerre, les responsables sont obligés de choisir entre les malades que l’on tentera de sauver, et ceux qu’on laisse aller à une mort certaine.
Ce n’est pas un film d’horreur. Cela se passe chez nos cousins du Pacifique, à quelques heures d’avion de chez nous.

Les Polynésiens peuvent-ils espérer un pic de contamination, puis une décrue ? Certainement pas dans l’immédiat. Certes la vaccination a progressé et 125.000 personnes y ont reçu au moins une dose de vaccin, dont 93.872 sont complètement vaccinées. Mais la population polynésienne est de 280.000 personnes. Autant dire que le chemin est encore long pour enrayer la circulation du virus.

EN CALÉDONIE, LA SITUATION SERA PIRE DÈS L’INTRODUCTION DU VIRUS
Tous les scientifiques sont affirmatifs : le virus entrera sur notre territoire en dépit de nos barrières sanitaires. La raison ? L’effrayante contagiosité du virus variant Delta, et l’insuffisance de Calédoniens vaccinés.

Aujourd’hui, la stratégie « Covid free » est dépassée, en raison de la puissance de ce variant. Il faut, bien entendu, maintenir le dispositif de quarantaine, mais il ne fera que retarder l’échéance
La dure réalité, en outre, est qu’en matière hospitalière, nous sommes moins bien lotis qu’en Polynésie. Depuis des mois, des alertes ont été lancées sur le manque de médecins et de personnels soignants.

Il faut ajouter, de surcroît, que le Médipôle est plein. Or, en cas d’afflux de Covid, et de saturation de tous les lits disponibles, comme en Polynésie, il ne sera plus possible de traiter les urgences graves, comme les infarctus ou les AVC dont 1 cas de chaque par jour est enregistré !

C’est dire que lorsque le Covid circulera en Calédonie, ce sera, à notre tour, de connaître une tragédie, probablement encore plus grave qu’en Polynésie. Cette circulation sera alors effrayante. Une personne infectée peut en contaminer plus de 10 en 24 heures. Selon une récente étude de Pasteur et de l’IRD, en 3 mois, 10.000 Calédoniens seraient alors malades du Covid. Compte tenu des proportions de comorbidités présentes dans une population notamment affectée de diabète, d’obésité et de maladies cardio-vasculaires, le chiffre terrible de 53 morts en 72 heures pourrait devenir une dramatique réalité.

LA VACCINATION EST LE SEUL REMPART, ET LE RENVOI EN MÉTROPOLE DE 60.000 DOSES DE PFIZER SERAIT SCANDALEUX
En matière de vaccination, la Calédonie est en retard par rapport à la Polynésie. Et elle s’apprête à renvoyer en métropole pour cause de péremption, le solde des 66.000 doses qui, récemment encore, n’avaient pas été utilisées. Ce serait d’ailleurs un bonne raison pour que Paris ne renouvelle pas ses envois de vaccins.

Il paraît même que des responsables auraient proposé de fournir des doses aux pays de la région ! Solidarité, ou bien condescendance de privilégié ?

Une chose est certaine : dans le monde entier, le seul rempart connu et mis en application pour ralentir, voire stopper la circulation du virus, est la vaccination.

L’EXEMPLE DES MARQUISES
L’archipel des Marquises est exemplaire en matière de vaccination. 81% de la population a reçu les deux doses. L’île de Nuku Hiva est la première de la classe avec 87% de personnes vaccinées !

« A ce jour, nous n’avons eu aucune hospitalisation liée au Covid 19« , a indiqué la directrice de l’hôpital de Nuku Hiva, Estelle Salgues.

Ce constat se passe de commentaires, et devrait inspirer les responsables calédoniens …