
Le gouvernement de Louis Mapou doit régler d’urgence le risque de cessation de paiement du Ruamm. Pour cela, il envisage d’augmenter plusieurs taxes, et veut éviter trop de recours à l’Etat pour ne pas être en défaut de revendication d’indépendance. Dans le collimateur : le tabac, la bière locale, le sucre et la Contribution Calédonienne de Solidarité.
Le tabac pourrait ainsi augmenter de 20%, et le paquet de cigarettes passer la barre des 2000 francs. La bière produite localement subirait une hausse quasiment comparable de 22%. Augmenteraient également le prix des boissons sucrées ainsi que la CCS.
Trois de ces taxes visent des consommations dont l’excès peut porter préjudice à la santé.
Quant à la CCS, elle répond à l’objet de solidarité en étant prélevée sur les produits de valeurs mobilières pour les personnes physiques ou morales relevant de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM), sur les produits d’épargne pour celles relevant de l’impôt sur le revenu des créances, dépôts et cautionnements (IRCDC) et sur les produits des jeux pour celles soumises à la taxe sur les spectacles et les jeux.
Le caractère de ces prélèvements induit plusieurs questions.
La première concerne leur rendement. Il est certain pour la CCS, mais peut devenir fluctuant pour ce qui est de la consommation du tabac, de la bière et des boissons sucrées. Si celle-ci baisse, le rendement ne sera pas au rendez-vous. Et paradoxalement, c’est l’esprit des “taxes comportementales”, qui ne peuvent prétendre à un rendement stable.
La seconde relève de la “circulation” de l’argent. Prélevé dans la poche du consommateur ou dans l’activité économique, et “recyclé” pour des dépenses sociales, il alimente un circuit déconnecté de la croissance. C’est une réparation pour colmater des fuites. De ce point de vue, la “location” des sommes correspondantes, c’est à dire un emprunt, sur du long terme, à des conditions avantageuses, ne pénalise pas ou peu l’économie. Aujourd’hui, les taux d’intérêts sont au plus bas, et l’emprunt relève de la technique financière moderne.
La troisième concerne le pouvoir d’achat, la cherté de vie et l’économie. Globalement, vertueuse ou non, l’augmentation des prix érode le pouvoir d’achat des consommateur parce qu’elle augmente la cherté de vie. Quant à l’augmentation des prélèvements, solution facile dont la France est l’une des championnes mondiales, elle impacte chaque fois un peu plus négativement l’économie et l’investissement.