LES RÉPONSES AUX CONSÉQUENCES DU « OUI » SE FONT ATTENDRE

Les interrogations, le « trou » noir, pour les Calédoniens, concernent le « Oui » au prochain référendum, c’est évident. En effet, si le « Non » l’emporte, la situation actuelle perdure … jusqu’à un éventuel changement de statut. Seule modification, mais de taille : le gel du corps électoral atteindrait son terme en même temps que l’Accord de Nouméa le 13 décembre. En revanche, une situation nouvelle  serait immédiatement créée en cas de victoire du « Oui », même si concrètement, le nouvel Etat serait mis en place à partir de juillet 2023.

Or, si la France a apporté l’essentiel des réponses sur les conséquences du « Oui », les indépendantistes, pourtant tout premiers concernés, sont pour l’instant bien silencieux. A 4 mois de la possibilité, pour la Nouvelle Calédonie, d’accéder à la pleine souveraineté, ce silence pourrait être le reflet de l’impréparation de l’ensemble des partis séparatistes.

Jusqu’à présent, ce sont les exercices intellectuels sur l’indépendance qui ont prévalu. Les plus faciles. Drapeau, ébauche de Constitution, organigrammes, schémas institutionnels ne manquent pas dans les programmes. En revanche, le nerf de la guerre de Kanaky-Nouvelle Calédonie, c’est à dire l’économie réelle, et les ressources des finances publiques sont aux abonnés absents.

Et pour cause. Aucune réponse ne pourrait être apportée dans ces domaines sans devoir expliquer dans quelles impasses, dans quelles misères seraient brutalement plongées les populations du nouvel Etat. Certes, l’actuel membre du gouvernement en charge de la Culture et du Sport a déjà évoqué la nécessité de « se faire mal ». Mais expliquer aux électeurs précisément ce que celà signifierait pour eux au quotidien, pourrait … faire mal au résultat du « Oui ».

Les questions sont pourtant simples : comment compenser la fin du transfert annuel de 178 milliards de l’Etat dans les secteurs financés actuellement par la France ?

En clair, l’enseignement secondaire, l’enseignement supérieur, les forces de défense et de sécurité, la Justice, les services des douanes, partiellement ceux de la météo, du contrôle et de la sécurité aériens, les 30 milliards d’aides aux Communes et aux autres collectivités. Quant aux réponses si toutefois réponses il y avait, elles devraient être d’un autre niveau de crédibilité que « on va emprunter au Fonds Monétaire International » comme avait affirmé -sans rire- un économiste de service.

En clair également, l’avenir des régimes de la Cafat, actuellement : comment assurer leur rétablissement sans l’aide de la France ?

Jusque là, les indépendantistes ont pu demeurer dans le vague. Mais en raison des précisions apportées par l’Etat, la prolongation de cette posture porterait à suspicion. D’autant de depuis quelques semaines, ils sont au pouvoir, aussi bien au gouvernement qu’au Congrès. De quoi énoncer les réponses qui se font attendre. Peut être jusqu’à la déclaration de politique générale de Louis Mapou, à la mi-août …