
La Polynésie ne pourrait, en aucun cas, être décrite comme “une bande de terre, peuplée …”. Accueil chaleureux, affirmation d’une fierté d’être Français et d’être Polynésiens, nos cousins du Pacifique ont touché le président de la République “au cœur”. Mais pas que. Emmanuel Macron, à l’issue de son séjour, a procédé à des annonces fortes de soutien financier et économique au territoire français et s’est engagé à honorer “la dette de la Nation” sur les conséquences des essais nucléaires. Une atmosphère et des relations bien loin de celles offertes par la Calédonie. Différences.
PEUT ÊTRE MOINS 180 MILLIARDS POUR LA CALÉDONIE, ET SÛREMENT PLUS 40 MILLIARDS POUR LA POLYNÉSIE
Pendant qu’en Nouvelle Calédonie, pratiquement la moitié des électeurs veut tourner le dos à la France, et notamment, aux quelques 180 milliards qu’elle dépense localement, en Polynésie, le Chef de l’Etat a annoncé un prêt de 36 milliards, notamment pour la relance de l’économie. Qui s’ajoutent aux 70 milliards que l’Etat a concédé pour accompagner le territoire dans la crise sanitaire.
Bien entendu, la relation avec la France n’est pas qu’une question d’argent. C’est notamment ce que professent de nombreux théoriciens qui n’en manquent pas ! Malheureusement pour les peuples, pas de santé, pas d’enseignement, pas de protection sociale, et en général pas d’emplois sans argent.
DAVANTAGE DE DÉFISCALISATIONS POUR LES INVESTISSEMENTS
Pour mieux accompagner le développement du territoire en matière de pêche, de tourisme et de croisière, Emmanuel Macron s’est engagé à renforcer le dispositif de défiscalisation en faveur de la Polynésie dans ces secteurs. Rappelons que pour la Nouvelle Calédonie, ces aides directes de l’Etat représentent l’équivalent d’une subvention de 20 milliards, payée par le contribuable métropolitain.
Accompagné par plusieurs entrepreneurs dans le domaine du numérique, et alors que les conditions d’installation de et développement de ce secteur sont très favorables à Tahiti notamment, l’Etat accentuera son accompagnement, a promis le président de la République.
Il en sera de même pour l’agriculture polynésienne pour laquelle la France ouvrira davantage la Polynésie aux interventions de l’Europe.
LA POLYNÉSIE AU CŒUR DE L’AXE INDO-PACIFIQUE
Dans le Pacifique d’aujourd’hui, en proie aux confrontations de deux grandes puissances, “malheur aux petits, malheur aux isolés“, a rappelé le président de la République. La protection et la solidarité de la France sont en tout cas assurées pour les Polynésiens, qui vont se retrouver au cœur de l’axe Indo-Pacifique cher à Emmanuel Macron.
RETRAIT POSSIBLE DU SMA EN CALÉDONIE, UN RÉGIMENT SUPPLÉMENTAIRE EN POLYNÉSIE
Alors qu’en cas de victoire du “oui” le 12 décembre prochain, la France a officiellement indiqué que le SMA quitterait la Calédonie, c’est au contraire un nouveau régiment qui sera implanté dans les Tuamutu, sur l’atoll de Hao, a promis le Chef de l’Etat.
UN DISCOURS DE CAMPAGNE ÉLECTORALE
Au delà des engagements nouveaux de la France au bénéfice de la Polynésie, qui concernent également la culture, la lutte contre les violences faites aux femmes ou l’invitation au Forum Mondial de la Nature, le discours d’Emmanuel Macron a eu des accents de campagne électoral. La chaleur des mots, l’inclusion de l’archipel voisin dans un dessein national, les promesses qui répondaient aux attentes des autorités comme des associations de victimes des essais, avaient incontestablement, en arrière plan, la prochaine élection présidentielle.
De ce point de vue, le futur candidat Macron a été parfaitement à la hauteur.