UNE EXPOSITION À NE SURTOUT PAS MANQUER

Il faut entendre par « Calédoniens d’origine asiatique » tous les Calédoniens dont les ancêtres sont arrivés, non seulement de Chine, du Vietnam, du Japon et d’Indonésie, mais également de Pondichéry, de la côte Malabar ou de leurs ressortissants passés d’abord par la Réunion. Des vies émouvantes, d’une dureté difficilement imaginable de nos jours, et dont le lot de souffrances est assumé avec une extraordinaire pudeur.

Pratiquement toutes les familles dont l’histoire toujours poignante est résumée sur des planches fort bien présentées, illustrées de photos plutôt anciennes, sont familières aux vieux Calédoniens.

Les générations contemporaines n’ont connu qu’une Nouvelle Calédonie démocratique, prospère, une puissance publique assistant les citoyens de la naissance à la mort, en passant par les études, la santé, la couverture sociale et la multitude de loisirs.

Cette Calédonie là a été bâtie à force de labeur, de souffrances et de drames. Les extraordinaires facilités offertes aujourd’hui ont fait oublier les conditions de vie de ces familles arrivées de bien loin, qui forment aujourd’hui, directement ou grâce à d’innombrables métissages, une grande partie du peuple calédonien.

L’histoire, comme l’identité de ce peuple, sont trop souvent méconnues au profit d’une actualité affichée de manière débridée sur les télévisions, les radios, la presse et les réseaux sociaux. Quant à la véritable instruction citoyenne, elle a le tort de se limiter, pour faire court, à l’étude des Institutions et de la Culture Kanak. Il serait bon, désormais, de citer l’histoire des Calédoniens.

Faire un détour par cette magnifique maison Higginson pour se régaler de l’Hommage aux Calédoniens d’origine asiatique permet, mieux qu’un livre d’instruction civique, de connaître un peu de cette autre histoire de la Calédonie, faite de souffrances, de larmes et de bonheurs simples.