
Après une année et demie écoulée depuis l’apparition du coronavirus, tous les pays mettent en œuvre leur adaptation à une maladie dont tous les scientifiques et les responsables politiques admettent qu’il faudra vivre avec. Il en a été ainsi avec la grippe qui dans le passé, a provoqué des dizaines de millions de mort, ou en Calédonie avec le dengue, responsable de davantage de victimes que le covid. De fait, les stratégies de protection évoluent en raison d’une découverte majeure : le vaccin anti-covid. Elles vont encore progresser avec l’apparition imminente de médicaments. Ainsi, les méthodes d’isolement, héritées des traditions médiévales, mais jusqu’à présent efficaces, devront-elles faire place à des contraintes et des protections plus modernes, et moins prégnantes.
POURQUOI ISOLER UNE PERSONNE VACCINÉE NON PORTEUSE DU VIRUS ?
La mise au point des vaccins anti-covid est en train de modifier profondément notre rapport à cette nouvelle maladie. Antérieurement, en l’absence de cette avancée majeure, la seule protection efficace de la Nouvelle-Calédonie, jouissant de l’avantage de son insularité, était d’isoler tout les arrivants, de les tester, puis de les « libérer » à l’issue d’une période au delà de laquelle ils sont réputés ne plus être potentiellement contaminants.
Aujourd’hui, cette méthode n’est plus pertinente pour les personnes vaccinées, négatives au test PCR, et porteuses d’anti-corps au coronavirus. En clair, comment justifier la quasi-incarcération d’une … personne saine ?
COMMENT PRIVER DE LIBERTÉ D’ALLER ET VENIR UNE PERSONNE QUI NE CONSTITUE PAS DE DANGER POUR LA SOCIÉTÉ ?
La liberté d’aller et venir est un droit fondamental garanti par la constitution. « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays« , stipule également la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Ainsi, la privation de cette liberté est un acte exceptionnel, instruit et décidé par le juge. Dans le cas d’une maladie comme le Covid, elle est permise par un régime d’exception institué par la loi d’urgence sanitaire. Or cette loi vient à expiration le 30 septembre prochain.
A partir du 1er octobre, la privation de liberté à l’encontre d’une personne justifiant qu’elle ne présente aucun danger pour la société sera une atteinte à son droit fondamental de circuler librement.
DEUX NOUVEAUX RÉGIMES DISTINCTS POUR LES ARRIVANTS EN CALÉDONIE
A moins d’envisager des recours à répétition, et à se comporter comme attentant à une liberté essentielle, les autorités devront adapter leur stratégie de protection sanitaire du territoire. Celle-ci, d’ailleurs, paraît évidente. Liberté d’entrée pour les voyageurs justifiant d’une vaccination, d’un PCR négatif et d’un test sérologique positif. Surveillance sous un régime de quarantaine pour les autres pendant une durée correspondant à la période d’incubation de la maladie.
A terme, la stratégie vaccinale aboutissant à l’immunité de la population calédonienne sera la réponse définitive à la nécessité de « vivre avec le covid ».