
C’est à Bourail que Gaby Briault avait choisi de présenter son livre “Fondements de l’Identité Calédonienne”. “Une réunion restreinte en forme de test“, indique l’auteur pour qui “Bourail n’est pas une commune comme les autres, compte tenu de son histoire, de son peuplement, et de sa situation de capitale broussarde“.
LA PREMIÈRE FOIS
C’est la toute première fois que l’identité calédonienne est théorisée dans une construction sociologique reposant sur la détermination du groupe social des “Calédoniens” et la culture qui lui est propre, une “culture régionale française”, précise l’auteur.
KANAK ET CALÉDONIEN : DEUX FRÈRES D’UNE GRANDE FAMILLE
Comment coexistent identité Kanak et identité Calédonienne ? “Ce sont les porteurs de l’identité Kanak qui, en dénommant leur pays revendiqué Kanaky-Nouvelle Calédonie, établissent que dans notre archipel, ceux qui ne sont pas Kanak-Kanaky, sont les Calédoniens-Nouvelle Calédonie“.
“Nous faisons partie de l’immense famille des homosapiens, expose Gaby Briault. Cette famille a deux enfants sur notre archipel. L’aîné a un prénom, une identité, il s’appelle Kanak. Le Cadet n’a pas de prénom. Il est même une … négation, non-Kanak ! Désormais, le cadet à un prénom : Calédonien. Et que personne n’oublie que Kanak et Calédonien sont deux frères“.
GROUPE SOCIAL ET CULTURE CALÉDONIENNE
Le groupe social composé des natifs et des personnes définitivement installées, et qui ne relèvent pas de l’identité Kanak, forment les Calédoniens.
En ce qui concerne la culture, un rappel préalable de Gaby Briault : “la Culture, c’est l’ensemble des traits distinctifs qui caractérisent un groupe social : les arts et les lettres, le mode de vie, le système de valeurs, les droits fondamentaux de l’être humain et les traditions“.
Un français parlé régional, le français calédonien selon les linguistes, les écrivains calédoniens, nombreux depuis Jean Mariotti, les auteurs de courts métrages et de documentaires, les auteurs de théâtre calédonien comme “Fin mal barrés”, les peintres, les musiciens, les auteurs de bandes dessinées ou encore les historiens, forment le premier socle de la culture régionale calédonienne.
Il faut ensuite y ajouter la cuisine régionale calédonienne, une cuisine métissée et adaptée, avec également ses plats endémiques comme la salade de cerf ou la roussette en sauce au vin.
Autre élément relevant de la définition de la culture, le mode de vie. “Les Calédoniens ont un mode de vie différent de celui des Kanak. Et qui pourrait prétendre que nous visons comme les Polynésiens, les Lillois ou comme les Guadeloupéens ?“
Suivent les particularités des systèmes de valeur des Calédoniens, résultant à la fois du contexte local, des valeurs chrétiennes pour un grand nombre, et des valeurs de la République, ces dernières déterminant les valeurs fondamentales.
NATIONALITÉ ET IDENTITÉ
Des échanges ont eu lieu à propos de la différence entre être Français, et être Calédonien. “Nous sommes Français de nationalité, mais Calédoniens d’identité, deux notions différentes. D’ailleurs, si par malheur, le Oui l’emportait le 12 décembre, nous perdrions notre nationalité, mais notre identité demeurerait“.
UN EMBLÈME IDENTITAIRE
L’auditoire a été non seulement intéressé, mais plusieurs participants ont demandé à Gaby Briault des autocollants, emblèmes de l’identité calédonienne. “Afin de montrer qu’on est fier d’être Calédoniens“, a plaidé un participant.
