UN NOUVEAU GOUVERNEMENT LA SEMAINE PROCHAINE ?

On s’habitue à tout, même à un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes. On aurait presqu’oublié que le 17e gouvernement calédonien n’est toujours pas constitué en l’absence de l’élection de son président, une situation qui dure depuis bientôt 5 mois. Un record. Mais les corps sociaux rappellent aux élus la précarité de notre situation, parce qu’elle va se manifester de plus en plus dans le quotidien des Calédoniens. Des fournisseurs, créanciers des régimes de santé, ne vont prochainement plus être payés. Des médecins qui s’en vont, des Calédoniens otages du Covid, des régimes de retraite menacés. Rupture de trésorerie pour certains, licenciements nouveaux qui s’ajouteront aux incessants licenciements silencieux qui se succèdent depuis plusieurs mois. Il en va de même pour des secteurs économiques, associatifs. Au pied du mur, la nouvelle majorité indépendantiste au gouvernement va-t-elle se décider à désigner son président ?

Cela fait déjà plusieurs semaines que la question ne leur a pas été posée, officiellement, par une convocation de l’Exécutif, pour constater la carence ou, au contraire, une élection . Le nouveau Haut-Commissaire, nouvellement installé, devrait normalement s’en acquitter, après les réunions infructueuses organisées par son prédécesseur le 17 février, le 2 mars, le 1er avril et le 12 mai. En tout cas, il ne serait pas étonnant qu’il le fasse dans les prochains jours.

Les indépendantistes, quant à eux, sont désormais confrontés à une autre échéance : celle du 12 décembre, date à laquelle les électeurs vont être convoqués pour indiquer une dernière fois s’ils veulent ou non, l’indépendance de la Nouvelle Calédonie. La situation de blocage qu’ils ont eux-mêmes créée au gouvernement pèse désormais comme un boulet après de leurs partisans, déjà troublés par les récents « événements » autour de l’usine du sud, comme par les précisions apportées par l’Etat sur les conséquences du « Oui ».

Gilbert Tyuienon, Vice-président de l’Union Calédonienne et membre du 16e comme du 17e gouvernement, a indiqué que le Comité Directeur de son mouvement, réuni le 19 juin dernier, avait demandé « à régler la situation assez rapidement« . Ajoutant que des discussions avaient repris avec le partenaire Uni/Palika.

Le président de l’Eveil Océanien, dont le groupe au Congrès fait partie du rassemblement indépendantiste de l’Union Calédonienne, du FLNKS et des Nationalistes, a indiqué quant à lui, dimanche soir, que le 17e gouvernement serait en place avec le 15 juillet.

L’ensemble de ces indices concourt à rendre plausible une nouvelle convocation du 17e gouvernement dès la semaine prochaine. L’histoire à venir ne dit pas si l’élection du président en résultera, ni s’il s’agira alors de Louis Mapou, de Samuel Hnepeune, ou d’un autre. Ce qu’elle retiendra, en revanche, ce sont les conditions de conflit et d’incertitudes qui l’entourent, et encore plus sûrement, la gestion des affaires qui marquera la suite.