
Xavier Bertrand à 53% au second tour des régionales en métropole, Valérie Pécresse à 43%, Laurent Wauquiez à 58% et Renaud Muselier à 51%, dans la marge d’erreur. Le verdict va tomber ce dimanche. En quoi ces résultats intéressent-ils la Calédonie ? Analyse.
Dans ces scrutins régionaux importants, bien que le rôle des régions vs celui des départements soit relativement confus dans l’esprit des électeurs, les enjeux nationaux sont apparus. Immigration et sécurité, pour le Rassemblement National, tentative d’affaiblissement de sa candidature à la présidence pour Xavier Bertrand, ambition inavouée de Valérie Pécresse, revanche de Laurent Wauquiez, première région pour Marine Le Pen. C’est d’ailleurs de ces enjeux que se repaissent les nombreux commentateurs.
Et pourquoi cela intéresserait la Nouvelle-Calédonie, toute affairée à ses difficultés, et à la préparation de son dernier scrutin d’autodétermination ?
C’est que pour le territoire, et son destin, la position et les décisions du Président de la République et du gouvernement français sont essentielles. Les Calédoniens ont généralement tendance à considérer que l’archipel représente le nombril du monde, e que tout se joue à l’intérieur du lagon … Ils ignorent, dans ce cas, leur extrême faiblesse.
Les deux années qui viennent de s’écouler ont rappelé la réalité des rapports entre Paris et Nouméa. Aucune des difficultés affrontées ici n’aurait pu être surmontée sans une intervention de Paris, au grand jour ou en sous-main. Qu’est-ce que les Calédoniens auraient pu régler seuls ? Le Covid ? Les Vaccins ? L’aide aux entreprises pour éviter un effondrement économique immédiat ? L’aide aux finances publiques, pour éviter le même effondrement ? La sécurité ? Le maintien d’une activité métallurgique ?
C’est dans ces conditions que l’observation des résultats des élections régionales est intéressante pour notre avenir, à partir du 25 avril 2022.
Xavier Bertrand a écrabouillé le commando de ministres macroniens venus le tenir à la gorge. Il est candidat aux présidentielles, probablement face à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen. Une victoire éclatante, dimanche, changerait son statut de présidentiable, lui qui, selon les sondages, réaliserait, de loin, le meilleur score à un deuxième tour présidentiel face à la leader du Rassemblement National.
Emmanuel Macron, quant à lui, sortira affaibli de ces élections, avec un parti qui s’est littéralement dissous.
Quant à Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, ces personnalités vont sûrement compter dans l’une ou l’autre suite des élections présidentielles. Car celles-ci vont se scinder en deux temps.
Le premier sera l’élection, elle-même. Emmanuel Macron parviendra-t-il à se maintenir ? Xavier Bertrand peut-il créer la surprise ? Marine Le Pen pourra-t-elle enfin l’emporter ?
Le second sera le scrutin des législatives. Et là, pas de surprise attendue : la majorité actuelle devrait être balayée. En cas de défaite d’Emmanuel Macron, ce pourrait être un raz-de-marée pour le nouveau président ou la nouvelle. Mais en cas de victoire du président sortant, une cohabitation serait quasi certaine. Avec quel Premier ministre, quel gouvernement, quelle majorité ?
Au 25 mai, le dossier calédonien sera toujours en instance. Soit pour préparer l’indépendance en cas de victoire du “Oui”, soit pour régler l’épineuse question du corps électoral, et l’avenir institutionnel, en cas de victoire du “Non”.
Et alors, selon le pouvoir en place, les scénarios de la suite de l’Histoire calédonienne seront bien différents …