
Voulez-vous rester Français, ou voulez-vous perdre cette nationalité ? Voilà, résumé, le véritable choix posé aux électeurs le 12 décembre prochain. Tout est compris au travers d’une nationalité parmi les plus enviées au monde, et qui ouvre à ses citoyens, les portes d’une France fondatrice des Droits de l’Homme, une France sixième puissance mondiale, une France particulièrement généreuse avec la Nouvelle-Calédonie.
Ce choix se pose à chacun, en son âme en conscience.
Aux Calédoniens d’origine vietnamienne, dont les parents ont connu de multiples souffrances depuis leur arrivée, jusqu’aux dramatiques rapatriements sur le navire Eastern Queen, pour ceux qui avaient choisi de regagner le Vietnam, et ceux qui, demeurés sur le territoire, ont obtenu la nationalité française. Demain, il s’agira pour eux, soit de la perdre, soit de la conserver. Un vrai choix binaire, avec une question lancinante : quel a été le destin de ceux qui “sont rentrés”, et qui n’ont pas obtenu la nationalité française ?
Aux Calédoniens d’origine océanienne. Eux qui conservent des liens familiaux avec les parents résidant à Wallis, à Futuna, ou en Polynésie. La nationalité française, c’est pour eux, la liberté de circuler entre les territoires, de se voir librement. Sa perte, c’est la fin de cette liberté. Les “nationaux kanak” seront des étrangers à Wallis, Futuna et Tahiti. Et les Wallisiens, les Futuniens et les Polynésiens seront des étrangers en Kanaky-Nouvelle Calédonie. Long circuit des visas, des permis de séjour, des autorisations de travail. Ou éventuellement d’expulsion …
A tous les autres Calédoniens. S’ils ne connaissent pas la France, qu’ils se souviennent que la nationalité française leur apporte ses bienfaits innombrables. Certes, on parle souvent des “flux financiers”, ces 180 milliards qui sont transférés chaque année, et qui permettent à la Calédonie son niveau de développement, de santé, de protection sociale et d’enseignement. Mais quel malheur, pour les nouvelles générations, d’être privés de cette liberté d’apprendre dans les universités, les écoles, les instituts français. Cette jeunesse ne bénéficiera même plus d’un enseignement au niveau actuel, ni d’une université locale. L’Australie, la Nouvelle-Zélande ? À quels coûts ? Restera bien l’Université du Pacifique, à Fidji et au Vanuatu …
Aux sportifs, pour qui le passeport permet d’intégrer, comme tous les Français, les formations en métropole, les équipes professionnelles françaises, le haut niveau national français.
Pauvres Africains qui périssent sur des embarcations de fortune pour tenter de rallier l’Europe et la France. Le passeport n’est qu’un petit livret, avec une photo, et une certification officielle. Pourtant, bien plus qu’un symbole, il est le Sésame à des droits et des protections. Le véritable enjeu de l’ultime référendum.