PRÉSIDENTIELLES 2022 : ET SI C’ÉTAIT LUI ?

Les résultats du premier tour des régionales en métropole ont provoqué quelques agitations dans les états-majors. La République En Marche y figure tout juste, le Front National est en recul de 10 points en moyenne nationale. Par rapport aux sondages, bien sûr. Sacrés sondages, qui une fois encore, se sont (un peu) plantés. C’est qu’au delà de ces élections locales, tous les regards sont rivés sur la présidentielle qui se déroulera dans moins d’un an …

Dans les Hauts de France, le scrutin a un goût particulier : Xavier Bertrand avait déjà annoncé sa candidature pour la prochaine magistrature suprême. Emmanuel Macron y avait envoyé l’artillerie lourde : cinq ministres, parmi lesquels Dupond-Moretti et Gérald Darmanin, copain de Xavier Bertrand. Pulvérisés, ils ont été pulvérisés. Ils n’ont même pas passé la barre fatidique des 10% nécessaire pour, éventuellement, se maintenir a second tour.

Le Front National, que les sondages prédisaient au coude à coude avec le président sortant de la région, est à 17 points derrière. Une bérézina. La faute aux abstentionnistes.

Xavier Bertrand sera probablement élu haut la main. Dans les sondages pour la présidentielle, il connaîtra sûrement une hausse sensible. Mais il faut se méfier des sondages …

En tout cas, il devient un concurrent très crédible, à la fois pour Emmanuel Macron comme pour Marine Le Pen, contre qui il réalise le meilleur score dans un éventuel second tour.

CE QU’IL PENSE DE LA SITUATION CALÉDONIENNE

Dans une tribune du 4 octobre 2020 dans Figaro/Vox, Xavier Bertrand publiait son opinion sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Probablement le seul élu local à le faire, lui qui n’est plus député, et qui a quitté Les Républicains.

 » Pour la deuxième fois, les citoyens de Nouvelle-Calédonie ont majoritairement choisi de continuer à écrire leur histoire dans la France. En tant que gaulliste, attaché à la singularité de la France et à l’universalité de son message humaniste, je me réjouis de ce résultat.

 » Les règles électorales ont été transparentes et acceptées par toutes les forces politiques. La participation a été massive. Les résultats sont donc incontestables: en acceptant l’Accord de Nouméa, l’ensemble des signataires a aussi accepté de se conformer au résultat des trois consultations qui y sont prévues.

 » Il revient maintenant aux forces politiques calédoniennes de décider si elles souhaitent que l’État organise une troisième consultation. L’Accord de Nouméa le prévoit. Je fais partie de ceux qui pensent, à la lumière des résultats nets des deux premières consultations, que l’urgence est maintenant de rassembler, de construire, d’additionner les points de vue pour bâtir ensemble la Nouvelle-Calédonie de demain.

« La question du rôle de l’État est clairement posée. Depuis trop d’années, l’État se considère uniquement comme un arbitre de l’Accord de Nouméa. Il ne doit pas oublier qu’il est aussi l’un des signataires, donc l’un des acteurs. Si les décisions doivent être prises dans l’enceinte du Comité des signataires, rien ne condamne l’État à se priver de sa capacité d’initiative, et même de proposition.

 » Il doit, pour cela, écouter ce qu’ont dit les citoyens calédoniens lors des deux premières consultations: les provinces des îles et du nord sont, pour des raisons culturelles, très majoritairement favorables à l’indépendance, tandis que la province sud est très majoritairement attachée au maintien dans la France.

 » Il n’est pas question de morceler la Nouvelle-Calédonie: ce serait un contresens historique, économique et géopolitique majeur. Mais on ne peut pas non plus faire comme si les deux consultations n’avaient pas eu lieu.

 » Je considère que le temps est venu de permettre la différenciation provinciale dans l’unité française : un État qui continue à assumer pleinement ses compétences régaliennes sur l’ensemble du territoire, et en même temps des Provinces à qui on laisserait le maximum d’autonomie décisionnelle, y compris sur des matières qui relèvent actuellement du gouvernement local.

 » Cette proposition me semble de nature à créer un dialogue constructif entre loyalistes et indépendantistes sous l’autorité de l’État, et respecte totalement les résultats des deux précédents scrutins. Elle repositionne l’État dans son rôle historique de force de proposition en Nouvelle-Calédonie. Elle permettrait de continuer la démarche de «décolonisation dans la France» que nos aînés ont imaginée et fait vivre depuis plus de trente ans.

 » 32 ans après la poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, le temps est venu de franchir une nouvelle étape dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Ensemble.«