EN CAS DE VICTOIRE DU « OUI », LES CALÉDONIENS D’ORIGINE POLYNÉSIENNE SERAIENT … DES ÉTRANGERS À TAHITI !

Les précisions apportées par l’Etat en matière de nationalité au cas où la Nouvelle-Calédonie deviendrait indépendante, consécutivement à l’hypothèse d’une victoire du « Oui » le 12 décembre prochain font couler encre et salive. S’il est beaucoup question du statut des Wallisiens et des Futuniens, ainsi que des Calédoniens d’origine wallisienne et futunienne dans cette hypothèse, les Océaniens de Polynésie ou originaires de Polynésie seraient également inscrits dans un statut personnel « d’étrangers réciproques ». Explications.

LES CALÉDONIENS D’ORIGINE POLYNÉSIENNE DEVIENDRAIENT DES CITOYENS KANAK, ÉTRANGERS EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
Comme tous les autres citoyens de Nouvelle Calédonie, votant aux élections provinciales, les Calédoniens d’origine polynésienne accèderaient à la nationalité kanak en cas de victoire du « Oui » au référendum. Par conséquent, lorsqu’ils se rendraient en Polynésie française, ils auraient le statut d’étrangers.

En tant que tels, ils seraient soumis à un visa d’entrée, et en cas de résidence, à un permis de séjour.

Pour travailler en Polynésie, ils devraient obtenir une autorisation de travail ainsi qu’un permis de séjour.

Le résidence de longue durée ne leur serait accordée que sous la réserve d’obtention d’une autorisation des autorités françaises et polynésiennes.

LES POLYNÉSIENS DEVIENDRAIENT DES ÉTRANGERS EN KANAKY-NOUVELLE CALÉDONIE
A l’inverse, les Polynésiens qui sont eux, de nationalité française, seraient des étrangers en Kanaky-Nouvelle Calédonie. Pour y venir, y séjourner, y travailler, ils seraient soumis au régime des étrangers qui requiert visa, permis de travail et permis de séjour.

Au total, les familles ayant conservé des liens étroits, mais nationaux dans chacun des pays, deviendraient des étrangers les uns par rapport aux autres, en terme de nationalité, s’entend.

Il va de soi, en revanche, que les avantages liés à leurs passeports respectifs, seraient profondément différents.

Les citoyens de Polynésie française conserveraient leurs avantages, en termes de voyages et de séjours en France et en Europe notamment. Ce ne serait plus de cas des Calédoniens d’origine polynésienne, de nationalité kanak.

UN DÉCALAGE CONSIDÉRABLE ENTRE LES NIVEAUX DE VIE DE POLYNÉSIE FRANÇAISE ET KANAKY-NOUVELLE CALÉDONIE
Les Calédoniens d’origine polynésienne et de nationalité kanak auraient alors toutes les raisons d’envier les Polynésiens. Ces derniers conserveraient leur niveau de vie, l’accès actuel à l’enseignement, à la santé, à la protection sociale. Il n’en serait sûrement pas de même pour les citoyens de Kanaky-Nouvelle Calédonie, privés des 180 milliards de transferts annuel de la France, ainsi que des fonds européens.

Des services comme le SMA, qui quitteraient Kanaky-Nouvelle Calédonie, seraient probablement transférés à Tahiti.

Mais, comme le professait récemment un élu indépendantiste, « l’indépendance ne peut se résumer à une question d’argent »…