USINE DU SUD : UNE NOUVELLE CENTRALE « PROPRE » DE 200MW

Tous les sujets au cœur de la transition écologique en Nouvelle-Calédonie ont été présentés au cours d’une Table Ronde organisée par le gouvernement et réunissant près de 100 participants, parmi lesquels les principaux décideurs privés. Point sur le Schéma de Transition Energétique de la Nouvelle-Calédonie (Stenc), bilan de l’Agence Calédonienne de l’Energie, progrès de l’utilisation de l’hydrogène, feuille de route d’Enercal, initiatives de Prony Resources, financements de l’Union Européenne, écomobilité, adaptations d’Aircalin, les sujets ont captivé les participants. Il faut dire que l’initiative menée par Christopher Gygès était innovante, et a conduit un des orateurs à évoquer l’avant et l’après de cette réunion.

Certains ont d’ailleurs découvert une richesse supplémentaire du territoire : la présence d’hydrogène naturel, particularité qu’il partage avec seulement 5 ou 6 pays dans le monde ! On en trouve dans le Sultanat d’Oman, aux Philippines, dans les Pyrénées, et … chez nous, avec des résurgences à Canala, et celles, bien connues, de l’aiguille de Prony.

Mais incontestablement, c’est Prony Resources qui a fait l’annonce. Pour produire une qualité de nickel écologiquement conforme à la demande des fabricants de batteries et d’automobiles, l’usine du Sud a présenté publiquement ses ambitions … trois fois supérieures aux objectifs de la Nouvelle-Calédonie en matière métallurgique !

Le complexe de Goro veut atteindre la neutralité carbone dans tout juste 20 ans, et s’annonce ainsi comme un site pilote de qualité mondiale. L’enjeu en vaut bien la chandelle : la croissance annuelle de demande de nickel pour les batteries est estimée à 16% pendant un cycle jugé long.

Pour assurer la trajectoire de ses ambitions, Prony Resources développera des partenariats, y compris avec des grandes Ecoles françaises comme Centrale et Supelec.

La montée en puissance sur le photovoltaïque va débuter sans attendre. Un premier appel à projet vise une production en ENR de 30 MW dès la fin 2022. D’ici 2025, des fermes solaires vont voir le jour, pour une puissance estimée totale de 200 MW, ce qui nécessitera un stockage énorme de l’ordre de 400MW. Et c’est là que le partenariat avec Tesla va montrer tout son intérêt …

En complément, Prony Resources compte bien ne pas négliger l’éolien, d’une part, et explorer les capacités de « Step », ce stockage hydraulique reconstituable, et pouvant produire de l’électricité grâce à une centrale hydraulique.

Au delà, l’industriel pourra choisir entre modifier son process ou valoriser ses émissions de CO2. Quant au coût de production, et même si sa facture énergétique est moins lourde pour une installation hydrométallurgique comme celle de Goro, comparée à Doniambo, le coût de production du nickel plus vert va sensiblement baisser. En prime.

Il va sans dire qu’en ce qui concerne l’approvisionnement de la SLN, avec une centrale plus propre, et une électricité moins chère, les exigences de la transition énergétique deviennent de plus en plus prégnantes. En filigrane se dessine une centrale mixte, alimentée au gaz et en énergies renouvelables, l’hydrogène se substituant au gaz au gré des avancées technologiques. Adieu, probablement, à la centrale à gaz à Nouméa, avec des installations sur barge, au profit d’une unité dans le sud.