COMBIEN DE MÉDECINS EN BROUSSE ET AUX ILES EN CAS D’INDÉPENDANCE ?

Le manque de médecins et même de personnel infirmier dans certaines parties de la Nouvelle-Calédonie se fait cruellement sentir depuis plusieurs années. Les Nouvelles Calédoniennes relaient fort justement l’inquiétude exprimée sur cette problématique à Belep suite au décès de deux bébés. S’agit-il d’une pénurie de personnel médical ? L’UC-FLNKS et l’Eveil Océanien ont proposé d’autoriser le recrutement de médecins australiens, néo-zélandais et fidjiens. S’agit-il d’un problème de sécurité ? Il suffit d’ouvrir les yeux pour trouver la solution.

RECRUTER DES MÉDECINS DE LA RÉGION : UNE UTOPIE
En fin d’année 2020, le groupe au Congrès de l’UC-FLNKS-Eveil Océanien avait déposé une proposition de loi du pays visant à permettre le recrutement de médecins australiens, néo-zélandais et fidjiens. Le but de cette initiative est évidemment de combler l’absence de praticiens dans certaines communes de la Nouvelle-Calédonie.

Depuis, silence radio. La réalité est devenue évidente : la situation des médecins concernés est bien meilleure en Australie et en Nouvelle-Zélande. Quant à Fidji, où le cursus de formation est plus court que dans les facultés françaises, l’archipel doit lui-même faire face à un manque de médecins.

Pourtant, des médecins sont prêts à exercer en brousse comme aux Iles. Témoins ces spécialistes du Médipôle qui ont préféré s’installer à Koné où les conditions de travail sont satisfaisantes. Alors, quelle est la véritable cause de la pénurie de personnel médical à Belep ou dans certaines autres communes ?

LA SOLUTION : LE RÉTABLISSEMENT DE LA SÉCURITÉ
 » Le seul moyen de faire revenir des médecins en Brousse est de rétablir la sécurité« , avait confié le président du syndicat des médecins libéraux aux Nouvelles. Un sentiment que partagent tous les personnels médicaux normalement constitués.

Depuis des années, les agressions, les cambriolages, se succèdent dans certains lieux à leur endroit. Des véhicules ont même été incendiés. Il y a peu, le pharmacien d’Ouvéa a été cambriolé et frappé. Il ne faut pas chercher ailleurs les causes de ce que certains appellent une « désertification médicale ».

S’agissant des dispensaires de Brousse, l’avis du représentant des médecins libéraux était sans ambages : « Nos collègues sont victimes de maltraitances inacceptables. Tant que le calme n’aura pas été rétabli, rien ne pourra se faire. J’ai de multiples témoignages de collègues qui ont subi des agressions, dont les voitures ont été volées ou brûlées. Ce n’est pas possible. Il y a des problèmes de sécurité et de racisme. »

PREMIÈRES VICTIMES : LES POPULATIONS KANAK
Dans ces matières, les indépendantistes n’ont jamais pris clairement position, imaginant peut être que l’insécurité pouvait servir la cause de l’indépendance. Les coutumiers comme le Sénat coutumier, si loquace sur d’autres sujets, non plus. Mais à Belep comme à Ouvéa, ce sont les populations kanak qui sont ou qui peuvent être les victimes d’absence de personnels de santé.

Aujourd’hui, encore, grâce aux services de la gendarmerie nationale et à l’action de la Justice, quelques freins peuvent être mis à l’accroissement de l’insécurité.  A Ouvéa, les auteurs du délit ont rapidement été identifiés et sanctionnés. Mais qu’en serait-il dans le cas d’une hypothétique indépendance ? Un beau sujet à rajouter aux conséquences du « Oui » …