
Comment serait géré une Kanaky-Nouvelle Calédonie éventuellement indépendante à l’issue d’un troisième référendum ? En faisant du “sur place” ou à reculons ? C’est un peu l’impression qui ressort de l’attitude des indépendantistes depuis plusieurs mois. Quelques exemples sont parlants.
Dans l’affaire de l’usine Vale, ils n’ont eu de cesse de s’opposer à la reprise par un groupe validé par une des banques les plus prestigieuses au monde au prétexte qu’ils proposaient une meilleure solution … qui n’est jamais venue. Dans un contexte marqué gravement par des violences organisées, au premier échec a succédé le fameux “plan B”. Qui n’a jamais vu le jour ! Résultat, après quelques milliards de dégâts, plusieurs mois de temps perdu, et des auteurs de violence en prison, la dernière solution contestée a été mise en œuvre car elle était la seule en mesure de préserver plusieurs milliers d’emplois.
Plusieurs textes urgents destinés à redresser des situations catastrophiques ont, quant à eux, subi les foudres de “motions préjudicielles”. Dans le cas gravissime du “trou” de la Cafat, ces manœuvres n’ont, jusqu’à présent, apporté aucune solution alternative tandis que la situation des comptes sociaux a empiré. Un retard en pure perte.
S’agissant du gouvernement, c’est le “pompon”. Les indépendantistes font chuter l’exécutif local, et depuis près de quatre mois, au gré des rivalités et des chamailleries, sont incapables de mettre en place le nouveau gouvernement au sein duquel ils ont pourtant la majorité ! Pendant ce temps là, ils laissent “aux autres” le soin de régler les difficultés d’une crise sanitaire sans précédent, tandis que les urgences territoriales attendent.
C’est enfin l’invitation à Paris lancée par le Premier ministre de la France pour préparer l’après-référendum, c’est à dire le sort de 300.000 personnes, et en fixer la date, qui est une nouvelle occasion de faire du “sur place”. Cette fois, ce sont des explications fumeuses pour décliner cette offre, ou pour y aller en précisant qu’aucun échange constructif ne pourra, de leur part, en sortir …
Gouverner, c’est non seulement prévoir, c’est aussi décider. L’absence chronique de capacité de prendre des décisions, et de préférence, les bonnes décisions, montre clairement qu’à l’aune d’un scrutin qui pourrait mener la Nouvelle-Calédonie à l’indépendance, ceux qui la revendiquent ne sont pas prêts à l’assumer. Un jour, peut être, mais certainement ni en 2021, ni en 2022.