SMSP SOUS PROCÉDURE DE SAUVEGARDE : UN MODÈLE BRANLANT

La lecture du rapport de la Chambre Territoriale des Comptes sur la gestion et les perspectives des outils économiques de la province Nord pouvait générer quelques craintes. Le diagnostic, en tout cas, paraît fondé. La SMSP a été placée sous le régime de la procédure de sauvegarde.

Certes, la société n’est pas en cessation de paiement, indique son directeur général qui se dit confiant dans l’avenir du groupe. Il n’empêche qu’à l’heure où le marché du nickel est redevenu porteur, les élus responsables de cette entité publique ont quelques questions à se poser.

Dans les faits et en cas de difficultés ultimes, le modèle économique indépendantiste, fondé sur le contrôle de tels moyens de production, doit faire appel, non pas aux ressources du capital mais à celles de la collectivité. C’est sa faiblesse. Jusqu’à présent, les déclarations lénifiantes, les affirmations des laudateurs de la « doctrine nickel », voulaient s’appuyer sur une architecture économique présentée comme un exemple.

Las. Si le château de cartes ne s’est pas effondré, il est menacé par des vents mauvais qui n’ont rien de conjoncturel.

Au moment où la dernière séquence consacrée à l’étude des différents scénarios d’avenir de la Nouvelle-Calédonie, oscillant entre l’accession à l’indépendance et le maintien du territoire dans la République, voilà un élément de discussion qui n’a rien de théorique.

Avant de consulter « les populations concernées » une troisième fois sur le choix institutionnel qu’elles souhaitent, une évidence apparaît de plus en plus à chaque semaine qui passe : les indépendantistes ne sont pas prêts pour assumer une éventuelle indépendance.