
La Nouvelle-Calédonie est comme un grand bus. Il est conduit de manière particulière par la France et l’ensemble des Calédoniens, et cela se passe plutôt bien. Les indépendantistes veulent en prendre le contrôle, mais ils ne sont pas capables de conduire ce bus. Un jour peut être, qui sait ? Mais dans les temps actuels, en 2021 ou en 2022, ils ne sont pas prêts à assumer cette “souveraineté pleine en entière” qu’ils revendiquent. NoumeaPost, dans un dossier technique de 13 chapitres, passera en revue de manière aussi objective que possible, les 13 matières essentielles qui poseraient de graves problèmes en cas d’indépendance.
TREIZE DOMAINES ESSENTIELS
Bien entendu, toute indépendance est possible si l’on ne s’interdit pas le désordre, et la régression des populations. Possible, mais pas forcément viable. Sauf pour les dirigeants … Certaines indépendances, d’ailleurs, ont été assumées par les populations parce que les puissances administrantes avaient fait bien peu pour leurs anciennes colonies. Près de chez nous, le Vanuatu peut illustre ce propos. Placé sous le régime d’un condominium franco-britannique pendant près d’un siècle, son accession à l’indépendance n’a guère changé la vie de ses populations pour lesquelles, la France et la Grande Bretagne n’avaient pas apporté de grands progrès.
La Nouvelle-Calédonie n’est pas dans ce cas, et elle n’est plus une colonie. A bien des égards, sa situation reflète celle d’un pays moderne et développé. Mais ce n’est qu’un reflet, entretenu par le fait qu’elle fait partie de la sixième puissance mondiale. Ainsi, elle s’auto-administre tout en bénéficiant des garanties essentielles en matière de cohésion humaine, des technologies les plus modernes, de pouvoirs régaliens puissants, de transferts financiers publics considérables assurés par la France.
Une rupture poserait de graves problèmes dans treize domaines essentiels : la cohésion des peuples, les finances publiques, la protection sociale, la santé, l’enseignement, la formation professionnelle, la petite et moyenne industrie, la mine et la métallurgie du nickel, la sécurité intérieure, la Justice, la défense, la monnaie, et les relations internationales
L’UNI AVAIT THÉORISÉ KANAKY-NOUVELLE CALÉDONIE DANS UN DOCUMENT ASSEZ COMPLET
Dans un document pré-référendaire à la première consultation, l’Union Nationale pour l’Indépendance (Uni-Palika), avait édité “Kanaky-Nouvelle Calédonie un Etat souverain en Océanie“. Dans cet ouvrage de 106 pages, le parti indépendantiste y donne sa vision construite du nouvel Etat revendiqué. Le FLNKS avait fait de même dans “Le projet du FLNKS pour une Kanaky-Nouvelle Calédonie souveraine“.
A la différence de l’Union Calédonienne, l’Uni estime que “pour sortir de la colonisation française par le haut, un accord de partenariat entre KNC et la France est une nécessité politique et une perspective logique“.
VIABILITÉ D’UNE INDÉPENDANCE : PAS D’EXPLICATION SUR LES MOYENS
Mais si les institutions, les principes démocratiques et les attributs du nouvel Etat souverain y sont assez largement exposés, les moyens d’en assurer la viabilité ne le sont pas.
Le bonheur des populations, le fonctionnement du nouvel Etat en sont pourtant étroitement dépendants. La raison : l’exercice théorique ne peut répondre à la réalité économique et sociale du quotidien des nouveaux nationaux Kanak. L’explication : les tenants de l’indépendance ne sont pas prêts.
À suivre …