
Intervenant à la fin du débat au Sénat sur la question institutionnelle, économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie, Sébastien Lecornu a notamment souligné cinq points essentiels.
Le premier concerne la date du référendum. L’Etat, a-t-il indiqué, est prêt à l’organiser dans les délais les meilleurs, aussi bien avant la fin de 2021, comme dans un délai courant jusqu’en octobre 2022.
Le second concerne la position de l’Etat et celle du gouvernement de la République. L’Etat doit être impartial. Son rôle est d’organiser le troisième référendum prévu par la Loi Organique. Mais le gouvernement, lui, est d’essence politique, comprenant des élus, et dont le programme et l’action sont engagés.
Le troisième est relatif à l’information des électeurs sur les conséquences de leur vote référendaire. Un travail qui n’a jamais été fait depuis 20 ans et en l’absence duquel, chacun ne mesure pas, en particulier, ce que recouvre l’indépendance. Ces conséquences seront consignées dans un document qui sera remis aux participants préalablement à la réunion de fin mai à Paris. Les trois partenaires en débattront alors. Quant aux conséquences du « non », elles doivent également être préparées, estime le ministre, rappelant que l’Accord de Nouméa les évoque tout juste en une phrase.
Le quatrième concerne la problématique globale calédonienne, qui ne peut se résoudre à un seul problème institutionnel. Le ministre a d’ailleurs rappelé que la réunion du Sénat avait aussi pour objet la question économique et sociale de la Nouvelle Calédonie. Il a indiqué, de son côté, sa préoccupation sur la situation des usines de nickel, et plus particulièrement celle de la SLN, et celle de Koniambo laquelle, dit-il, pourrait évoluer dans quelques mois. Il a évoqué l’ordre public, soulignant que notre territoire est une partie intégrante de la République, et que les lois de la République doivent y être respectées. Évoquant les manifestations de pressions constatées à certains bureaux de vote lors du dernier référendum, il a indiqué en avoir immédiatement saisi le Parquet de Nouméa. « Des enquêtes sont en cours ». Et d’une manière générale, s’agissant du Covid, des vaccins, de la situation budgétaire calédonienne comme de la résolution de la reprise de l’usine du Sud, l’Etat avait été aux côtés de la Calédonie, a souligné le ministre.
Le cinquième concerne la proposition de Pierre Frogier. Tout travail écrit de réflexion est digne d’intérêt, juge Sébastien Lecornu qui indique que la proposition du Sénateur calédonien sera mise « sur la table », avec éventuellement les autres propositions formulées.