Si vous ne le saviez pas, Kawipa est la région administrativement à peu près cernée par la délimitation de la commune de Kouaoua. Pourquoi Kawipa ? Kawipa est l’aîné de l’ancêtre Peare, récité en premier dans les déclamations des listes de lignages des originaires et défricheurs du terroir de l’endroit. « Kawipa Peare ma Nekou ma Meori » pour certaines, « Kawipa Peare » pour d’autres. NoumeaPost reviendra sur ce sujet intéressant des « vivas » de la vallée de Kouaoua. Pour l’heure, Kouaoua-Kawipa sera surtout le lieu d’accueil de la convention du FLNKS, le 1er mai, avec notamment au menu, la présidence du futur gouvernement. Une convention de tous les dangers ?

LES GROUPES DE PRESSION
Les « groupes de pression », formant le FLNKS, ont en effet été conviés à se réunir pour débattre d’un ordre du jour comprenant 4 items : la troisième consultation référendaire, le déplacement à Paris du 22 mai prochain, le 17e gouvernement et le dossier Usup.

Il faut entendre par « groupes de pression » l’Union Calédonienne, le Palika, l’UPM et le RDO.

L’ORGANISATION DE LA CAMPAGNE RÉFÉRENDAIRE
Le premier sujet est plutôt rassembleur. Il s’agit d’organiser la campagne du 3e référendum, d’en déterminer la date et le calendrier, ainsi que le contenu.  Ce sera la troisième édition du genre, et la machine indépendantiste est bien rodée.

En revanche, la « stratégie » sera-t-elle abordée ? Si tel était le cas, les événements liés à la reprise de l’usine du Sud, leurs conséquences et leur conclusion reviendront inévitablement sur le tapis. Cette séquence a, en effet, coûté des voix aux FLNKS. Alors, comment les récupérer et remonter le courant ? Cette deuxième question sera forcément liée à la présidence future du prochain gouvernement.

LE DÉPLACEMENT À PARIS
Second sujet : le déplacement à Paris avec en chapitres, le format Comité des Signataires ou Groupe Leprédour, les thèmes de discussion.

Le Palika  conditionne sa participation à des éclaircissements sur ces questions. Il est vrai que l’Etat reste dans le flou : il n’a donné aucune indication sur ce format, si ce n’est qu’il pourrait consister en un comité Leprédour « élargi ». Ce choix vague de l’Etat, hors des normes du saint Accord de Nouméa n’est guère dans les mœurs politiques calédoniennes …

L’Union Calédonienne, par la voix de Gilbert Tyuienon a, quant à lui, indiqué que, sur le projet de société vue par son parti dans l’indépendance, il ne viendra pas « les mains vides ».

LE 17e GOUVERNEMENT
Après les deux tours de chauffe précédents, il s’agira d’entrer dans le vif du sujet ! Deux hypothèses peuvent être avancées. Soit, d’une part, les « négociateurs » mandatés sont parvenus à un accord qu’ils peuvent afficher à la convention, soit d’autre part, ce n’est pas le cas.

Il va de soi qu’un éventuel accord aura du être présenté et agréé par « les bases », au moins en ce qui concerne l’UC, ce qui, soit n’est pas encore le cas, soit la démarche aura été d’une discrétion genre « top secret ».

Mais en cas d’absence d’un accord préalable, le FLNKS ne risque-t-il pas de voir cette convention déraper sur un déballage des ambitions de pouvoir, et des stratégies électorales divergentes ?

LE DOSSIER USUP
L’épisode de l’usine du Sud, sa violence, sa conclusion et ses suites judiciaires seront également un dossier chaud pour les groupes de pression. La présence maintenue de Trafigura a été actée par l’accord signé des parties prenantes, à l’exception de l’USTKE. Et finalement, la prise de contrôle de l’opération par Sofinor/Korea Zinc a échoué.

Dans l’intervalle, un pamphlet, à l’évidence publié par des responsables du Nord, a suggéré une sorte de reniement de la « doctrine nickel » par les gens du Sud. En présentant le contexte minier et métallurgique du Nord comme une référence absolue.

Mais un rapport accablant de la Chambre Territoriale des Comptes sur les comptes et le fonctionnement de la sphère Sofinor/SMSP a été publié et pose question. Cette question épineuse peut mettre à mal les solidarités internes.

Hors les sujets majeurs inscrits à l’ordre du jour de cette convention qui, dans les circonstances actuelles, pourraient être celle de tous les dangers, une interrogation se fait inévitablement jour : le FLNKS en sortira-t-il plus unis ? Ou l’inverse ?