UN PRÉSIDENT DU GOUVERNEMENT ÉLU DANS LES JOURS À VENIR ?

Il commence à y avoir danger pour les indépendantistes, danger de perte importante de crédibilité auprès de leurs troupes, et danger égal auprès de l’opinion publique. Le manque de préparation de la chute du gouvernement Santa a été décriée par des responsables indépendantistes eux mêmes. L’opposition affichée entre deux personnalités briguant le poste de président du gouvernement n’a pas eu le meilleur effet auprès des militants séparatistes. Enfin la déclaration ferme de Jean-Pierre Djaïwe sur l’anomalie que constituerait, pour l’Uni, le cumul des présidences pour l’UC avec celles du Congrès et du gouvernement a probablement sonné la séquence d’une nécessaire décision. Quant ? Selon certaines sources, un accord serait sur les rails, et sa conclusion pourrait trouver son épilogue cette semaine. Selon d’autres, une convention du FLNKS devrait ratifier un accord pour sceller une sorte de réconciliation après les tensions entre les partis indépendantistes. Mais c’est un sujet qui a brisé les boules de cristal et tordu le cou aux prévisions les plus expertes ! Advienne que pourra.

MAPOU TIENT TOUJOURS LA CORDE
A quelques semaines de l’ouverture calendaire de la session administrative du Congrès, dont la première séance doit être notamment consacrée à l’élection du président, l’Union Calédonienne devra probablement passer sous les fourches caudines de l’Uni. Pas facile, mais comment éviter le naufrage de Roch Wamytan au perchoir de la première assemblée du territoire ?

LA VICE-PRÉSIDENCE ET LES SECTEURS
La seconde étape, après l’éventuelle élection du président du gouvernement, sera celle du Vice-Président. Depuis l’installation du premier gouvernement issu de l’Accord de Nouméa, la majorité a, de manière constante, accordé le poste de Vice-Président à l’opposition. Les indépendantistes respecteront-ils cette courtoisie républicaine ?

Dans le cas contraire, ce sera une geste d’hégémonie qui pourrait se prolonger sur l’ensemble des nominations et des décisions de la nouvelle majorité au gouvernement et au Congrès.

La répartition des secteurs sera, de la même manière, entièrement aux mains de la nouvelle majorité. Sera-t-elle équilibrée entre majorité et opposition ou cette dernière se verra-t-elle affecter la météo et la prévention routière ?

OPPOSITION ET CAMPAGNE ÉLECTORALE
Le gouvernement devra ensuite se saisir des dossiers les plus urgents. Sous un apparence trompeuse de calme, la situation de la Nouvelle-Calédonie est proche de la catastrophe. L’accord intervenu pour la reprise de l’usine du Sud a marqué un répit dans la descente aux enfers du territoire. Mais les finances publiques sont désormais contraintes par la procédure d’établissement du budget par le Haut Commissaire, et les investissements nouveaux ne peuvent être lancés. La Cafat poursuit son naufrage annoncé, et ne survit que grâce à des acrobaties peu orthodoxes même si elles demeurent légales. Le secteur économique, où quelques activités comme l’alimentaire se maintiennent,  s’effondre en silence avec des cessations d’activités chaque semaine, et le bâtiment qui a perdu toute visibilité.

Dans ce contexte, alors que les indépendantistes se sont saisis du gouvernement pour renforcer leur campagne ultime en faveur du « oui », ils pourraient bien se trouver contraints de consacrer leur énergie à de la gestion relevant d’une mission impossible … sauf à solliciter le soutien de la France. Leur opposition loyaliste pourrait, de son côté, mobiliser tous ses efforts pour mener une campagne résolue pour le « non ». En théorie.