COMMISSION D’ENQUÊTE COVID : DEUX QUESTIONS CLÉ

Officiellement, la commission d’enquête demandée par Calédonie Ensemble et l’UC/FLNKS/Nationalistes associés à l’Eveil Océanien aura pour objet d’évaluer les « politiques publiques mises en place pour faire face à la crise sanitaire et de formuler des recommandations sur l’adaptation de ces politiques publiques en fonction notamment de l’évolution de la situation sanitaire« .

De l’avis presqu’unanimement partagé par les Calédoniens, nous sommes loin des errements et des contradictions qui font le bonheur des commentateurs dans la gestion de la crise Covid en métropole. Le gouvernement local, les provinces, les services « au front » comme la Dass et les acteurs de la santé ont permis de juguler ce qui aurait pu constituer une grave vague épidémique en Nouvelle-Calédonie.

C’est peut être ailleurs que sur « l’adaptation des politiques publiques » que les « enquêteurs » pourraient se pencher. Deux points, l’un sanitaire, l’autre fonctionnel, mériteraient en effet d’être approfondis.

Le premier est incontestablement de connaître les failles qui ont permis l’introduction du virus à Wallis, puis son acheminement par la « bulle » entre ce territoire et Tontouta. Certes, une enquête est, paraît-il, en cours là-bas, et elle relève des autorités locales. Il serait donc pertinent d’en connaître les conclusions. Quant à la circulation du virus, elle implique les protocoles liés aux voyages autorisés au travers de la « bulle » qui existait alors entre les deux territoires. Cette problématique mérite quelques réponses.

Le second est assurément la circulation … de l’information entre les membres du gouvernement et leurs partis respectifs. C’est qu’en effet, tous les groupes politiques siégeant au Congrès ont chacun un représentant au sein de l’Exécutif calédonien. Chaque « ministre » a été associé, au travers des réunions techniques, des réunions du gouvernement, des réunions quotidiennes de collégialité durant la crise, à l’ensemble des procédures et des décisions. Certains sont même directement impliqués au regard du secteur dont ils ont la charge du contrôle et de l’animation. Il en va ainsi, par exemple, de la Santé relevant du portefeuille d’une élue Uni-Palika, ou des transports internationaux relevant de celui d’un élu de l’Union Calédonienne.

Quant au nouveau gouvernement indépendantiste, bien mieux qu’une commission d’enquête, il aura, dès sa mise en place,  à sa disposition l’ensemble des services territoriaux, et la contribution de l’Etat pour évaluer le dispositif et l’efficience des politiques publiques.