
La Corée du Sud a le taux le plus élevé d’accidents mortels du travail des pays de l’OCDE et, chaque année, 2.400 travailleurs périssent dans des accidents industriels. Sur les sites industriels de Posco, compagnie avec laquelle SMSP a conclu une joint venture, 18 accidents mortels se sont produits à Pohang et Gwangyang. Le 24 novembre dernier, une explosion survenue à proximité d’un haut fourneau a provoqué la mort de trois travailleurs. Dans d’autres incidents survenus les 9 et 23 décembre, deux autres travailleurs de POSCO ont perdu la vie. Ces cinq derniers accidents ont mis le feu aux poudres.
Le syndicat présent dans le groupe, le KMWU, réclame une inspection du travail avec une participation syndicale garantie. Pour l’heure, il n’a obtenu ni accès aux lieux des accidents ni autorisations pour ses experts en sécurité à participer aux enquêtes. 3 militants syndicaux ont été licenciés.
L’affaire pourrait connaître des rebondissements à l’échelle nationale. A la suite d’une pétition sur la sécurité au travail, un projet de texte devrait être soumis à l’Assemblée Nationale. Son but est d’imposer de lourdes pénalités aux employeurs dont la responsabilité serait engagée dans la mort de travailleurs, et de faire en sorte qu’ils adoptent un ensemble de mesures de prévention.
La vague de moralisation qui souffle notamment sur les productions de matières premières comprend les conditions environnementales et humaines de ces productions. La Corée du Sud a tout intérêt à revoir sa législation dans ces domaines.