
“C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg“. C’est avec ce message que le palais de Buckingham a annoncé, vendredi 9 avril, la mort du prince Philip, époux de la reine Elizabeth II. Selon le communiqué, il est mort “paisiblement ce matin au château de Windsor“, à l’âge de 99 ans.
Le prince Philip est décédé quelques semaines seulement après une hospitalisation d’un mois à Londres pour une infection et un problème cardiaque préexistant.
Deux pas en retrait, le grand amour de la souveraine a fidèlement accompagné la reine Elizabeth pendant plus de soixante-treize ans. Même s’il devait souvent s’effacer, le prince Philip était resté impétueux, malgré le sacrifice de sa carrière et les lourdeurs du protocole. “Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine“, avait-il expliqué à son secrétaire particulier, Michael Parker, juste après son mariage, en 1947.
Le prince Philip est né sur l’île grecque de Corfou, le 10 juin 1921. La légende raconte qu’il a vu le jour sur la table de la cuisine du palais Mon Repos. Le prince s’appelle Philippe de Grèce et de Danemark et naît sans nom. Sa famille se faisait appeler “de Grèce” faute de patronyme hellénique. Le descendant des rois de Grèce et du Danemark est alors le cinquième enfant et unique fils du prince André de Grèce et de la princesse Alice de Battenberg.
Le prince Philip vit ses premières années en exil, après avoir fui la Grèce avec ses parents à 18 mois, à bord d’un navire de l’armée britannique, dissimulé dans une caisse d’oranges. Après avoir séjourné à Londres, la famille du prince Philip s’installe à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Le duc d’Edimbourg y passe une enfance sans le sou et quelques années d’insouciance jusqu’à son retour en Angleterre, à l’âge de 7 ans.
Ecriture, peinture, aviation, polo… Le prince Philip était un hédoniste aux mille passions. Grand fan de sport et pilote d’avion, il était aussi féru d’équitation. Il fut l’un des joueurs de polo les plus réputés du pays jusqu’en 1971 avant de se tourner vers les compétitions d’attelages de chevaux.
Il aimait aussi la peinture et fut d’ailleurs un peintre amateur de talent, jusqu’à exposer l’une de ses œuvres au palais de Buckingham en 2016. Le duc d’Edimbourg était aussi un collectionneur d’art et un écrivain.
Au Vanuatu, à Tanna, un village considère le duc d’Édimbourg comme une divinité associée aux esprits du volcan Yasur. Selon la mythologie locale, un esprit à la peau noire aurait émergé d’un volcan actif, tenant dans sa main droite des feuilles, signe de la maîtrise de la nature. Un esprit vêtu de blanc serait lui aussi apparu, tenant un objet susceptible d’être un marteau, symbole de la technologie. On raconte qu’il se serait envolé pour un pays lointain pour y épouser une reine. Il s’agirait, selon ce village, du prince Philip.