
En invitant les principaux représentants des groupes politiques à Paris, le Président de la République et le gouvernement veulent reprendre la préparation de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Sous quel format ? Le choix entre la grande migration habituelle, ou un format plus compact ? Un mix entre le « comité Leprédour » et ceux qui demeurent les signataires de l’Accord de Nouméa et de Matignon ? En attendant, l’Etat a réduit la dette Covid du territoire de 10 milliards, une somme importante transformée en aide directe.
LE POIDS DE LA FRANCE
La crise sanitaire et celle de l’usine du Sud pèsent indéniablement dans le choix des Calédoniens sur l’avenir institutionnel du territoire. Dans la vie réelle, et au delà des rodomontades de quelques leaders, la fragilité de la Nouvelle-Calédonie est apparue plus clairement.
L’économie locale a pu éviter la faillite grâce à une intervention de l’Etat, les vaccins et les tests en nombre suffisant ont été fournis par l’Etat, et la reprise de l’usine du sud par Prony Resources n’a été possible que grâce à un engagement financier de l’Etat.
Les indépendantistes eux-mêmes, lors de cette dernière crise, ont demandé tour à tour, une reprise du dossier par l’Etat, et même, … une « nationalisation » du complexe industriel de Goro.
Dans ces conditions, il ne fait pas de doute que l’avenir post-référendaire de la Nouvelle-Calédonie pourrait être envisagé avec davantage de réalisme, notamment de la part des séparatistes.
LES PERSPECTIVES RÉFÉRENDAIRES
En cas de référendum demandé par les groupes indépendantistes au Congrès, deux réponses devront être apportées par l’Etat, avec les concertations habituelles. La première concerne la date du scrutin et son organisation. La seconde pourrait être la question à poser aux électeurs.
En ce qui concerne la date, peu de doute : le gouvernement central ne prendra pas le risque d’une catapultage entre la campagne présidentielle et le scrutin d’autodétermination. Reste quelques questions récurrentes comme l’inscription automatique sur les listes électorales …
Pour ce qui est de la question posée aux électeurs, à l’évidence, Sébastien Lecornu, le gouvernement et peut être, indirectement, le président de la République, mettront tout leur poids pour tenter de faire prospérer une « solution consensuelle », c’est à dire un statut nouveau pouvant convenir à tous, avant l’ultime scrutin. Dans ces conditions, la question posée aux électeurs devrait être changée. Mais devant la part importante des idéologies, la route est encore longue.
LES PERSPECTIVES POST-RÉFÉRENDAIRES
Indéniablement, l’Etat semble souhaiter approfondir tous les cas de figure post-référendaires. La situation réelle de la Nouvelle-Calédonie en cas de victoire du « oui ». Avec bon nombre d’indications fondamentales susceptibles de faire réfléchir les électeurs. Et la situation à faire évoluer, en cas de nouvelle victoire du « non ». Avec les différents schémas institutionnels imaginés ou à mettre sur pied.
Une des questions sera alors essentielle, pour tous : le corps électoral sera-t-il « dégelé » immédiatement après le référendum ou à l’achèvement de la mandature provinciale actuelle ?